L'instruction sur l'affaire de l'autoroute Est-Ouest a été finalisée après deux ans d'enquête et d'investigations par le juge d'instruction du tribunal de Sidi M'hamed. Le procès aura lieu au plus tard en juin. L'affaire qui a fait couler beaucoup d'encre connaîtra donc son épilogue en juin, où les huit accusés seront présentés pour répondre de leurs actes. Il s'agit du secrétaire général du ministère des Travaux publics et de l'homme d'affaires A. N., qui ont été mis en liberté conditionnelle ainsi que deux autres accusés. L'accusé principal Ch. M., un Algéro-Luxembourgeois, expert en économie et propriétaire d'un bureau d'études et de conseil juridique et financier sera présenté au tribunal en compagnie du déclencheur de cette affaire, M. Kh., ex-directeur du département des travaux publics au niveau de l'Agence nationale des autoroutes (ANA) qui est aussi placé sous mandat de dépôt pour complicité de détournement de deniers publics et fausses déclarations. L'instruction sur ladite affaire a concerné huit accusés dont un entrepreneur, le directeur de la planification au ministère des Transports, les frères Adou, deux commerçants informels et d'autres accusés pour transfert illégal d'argent vers l'étranger. Le projet de l'autoroute Est-Ouest a été au cœur d'un scandale financier sans précédent, notamment en matière de coûts, et ce, depuis l'an 2006, année où les services de la présidence de la République ont reçu des lettres anonymes et des rapports des services de sécurité et du ministère des Finances faisant état de détournement et de marchés douteux dans la réalisation de ce projet. La présidence de la République a alors déposé plainte au niveau du tribunal d'El Harrach pour faire la lumière sur ces agissements et a demandé à un bureau d'études émirati d'établir un rapport détaillé sur le projet et ses coûts. Il faut noter que la norme des coûts au kilomètre varie entre 5 et 6 millions de dollars alors que le projet a coûté 8 millions de dollars au kilomètre pour l'autoroute d'Algérie.