Dans un entretien diffusé par la télévision nationale, le chef du gouvernement, Beji Caïd Essebsi, a indiqué que son équipe travaillait toujours pour que le scrutin ait lieu à la date prévue. «On a choisi la date du 24 juillet et on tient à cette date (...) Mais si le comité de réformes dit qu'il y a des empêchements techniques, ça sera une autre probabilité à voir», a dit le premier ministre. Par ce scrutin, les Tunisiens doivent désigner une assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle Constitution dans l'optique de l'après-Ben Ali. Par ailleurs, le Premier ministre du gouvernement provisoire s'est fait l'avocat de l'appareil sécuritaire, «qui passe par une crise psychologique». Evoquant les récents dérapages sécuritaires dans la capitale et dans plusieurs autres villes de la Tunisie, M. Caïd Essebsi a expliqué que les appareils sécuritaires qui «se sont sentis heurtés et visés» subissent, actuellement, «un choc psychologique et une crise de confiance». Quand les agents voient leurs collègues accusés d'agressions contre les citoyens et poursuivis par la justice, alors qu'ils n'ont fait qu'appliquer des ordres émanant de leurs supérieurs, ils hésitent à s'impliquer davantage dans des actions qui pourraient leur valoir de tels traitements, a laissé entendre le Premier ministre par intérim. Interrogé sur les fameux snipers qui avaient tué plusieurs citoyens avant et après le 14 janvier, M. Caïd Essebsi a répondu que ces tireurs d'élite n'ont jamais existé. Il a ajouté que cela s'est passé avant son arrivée au Premier ministère, et que même Farhat Rajhi, l'ex-ministre de l'Intérieur, a nié leur existence. M. Caïd Essebsi a fait état, par ailleurs, de la décision du ministère de l'Intérieur de poursuivre plusieurs agents dont l'implication a été confirmée dans des actes de violence contre des citoyens et des journalistes à la suite des manifestations organisées, à la fin de la semaine dernière, dans la capitale.