Nouvellement installé dans son poste de Premier ministre, Béji Caïd Essebsi, a tenu sa 2e conférence de presse en quatre jours. Il a annoncé que le choix de la composition du gouvernement de transition s'est fait selon le principe “de la continuité et de l'efficacité, les ministres démissionnaires ont été remplacés par leur secrétaire d'Etat”. Il informera que c'est un gouvernement qui travaillera entre 4 mois et demi et cinq mois. “On ne peut pas changer tout le monde, car ils n'auront même pas le temps d'étudier les dossiers”, a-t-il dit. “Il s'agit de gens de qualité, il n'y a pas de raison qu'on en se débarrasse”, a-t-il affirmé. Le nouveau chef du gouvernement provisoire s'est engagé à tout faire pour ne pas trahir la confiance des participants au sit-in d'Al-Kasbah. “Ils sont partis de leur propre gré, et non par la force, car ils me font confiance et croient que je suis un homme de parole”, a-t-il indiqué. À une question sur l'absence des ministres politiques du gouvernement, il a réitéré que ceci s'explique par l'engagement sur l'honneur qu'ont pris les membres de ce gouvernement, de ne pas se présenter aux élections, pour donner une crédibilité au scrutin, et pour ne pas reprocher aux ministres d'être à la fois au sein du gouvernement et de faire leur campagne électorale. Et de poursuivre : “Je ne suis pas contre les ministres politiques, si c'était le cas, je ne serai pas là. Les ministres sont investis d'une mission importante, c'est un travail politique.” Se voulant rassurant, M. Essebsi souligne que la priorité de ce gouvernement est de rétablir la sécurité, qui est la clef à même de résoudre tous les problèmes. “La sécurité veut dire faire régner la tranquillité et la sérénité chez les gens, en vue de garantir la stabilité. Sans sécurité, il n'y aura ni programme politique ni développement. Idem pour les chantiers économiques, ils ne peuvent être enclenchés que si l'ordre public est rétabli, on ne peut investir que si la situation est calme”, ajoute-t-il. Dans le même contexte, Béji Caïd-Essebsi fera savoir que les agents du ministère de l'Intérieur qui ont commis des crimes et des infractions, seront poursuivis en vertu de la loi, et d'une manière individuelle. “Nous n'acceptons pas les jugements collectifs, toute personne qui a commis un crime, à l'intérieur ou en dehors de l'appareil de sécurité, sera jugée.” Et d'assurer : “La justice est indépendante, le rôle du gouvernement est de lui fournir le climat favorable pour qu'elle puisse affirmer son indépendance.” Enfin, le Premier ministre a précisé que l'Assemblée constituante qui sera élue le dimanche 24 juillet sera un organisme souverain et opérationnel au maximum trois jours après son élection. “L'Assemblée constituante aura pour rôle d'approuver la Constitution. Lorsqu'elle se réunit, elle sera souveraine, elle peut choisir un président, et approuver ou non ce gouvernement. L'Assemblée constituante doit se donner le temps en matière d'élaboration de la Constitution”, souligne-t-il, rappelant que la première Assemblée constituante de la Tunisie indépendante a mis trois ans pour approuver l'ancienne Constitution, entre sa réunion du 27 mars 1956 et son approbation de la Constitution le 1er juin 1959.