Après quatre jours de grève, le bureau du conseil national des fonctionnaires des communes (SNFC), affilié au syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP), a fait une réunion d'évaluation hier à la maison des syndicats sise à Dar El Beida. Le conseil qui s'est félicité de la forte mobilisation des travailleurs qui ont adhéré fortement au débrayage – 80% de taux de participation à travers 1200 communes selon le syndicat – a soulevé par ailleurs les intimidations émanant des responsables locaux au niveau de quelques communes. Ceci dit, le syndicat a surtout fait état de la réussite des rassemblements auxquels il a appelé, et ce, dans les wilayas de Tizi Ouzou, Bouira, El Oued, Sétif et Bordj Bou Arréridj, en plus de la marche de protestation de quelque 2000 travailleurs à Béjaïa. Sans pour autant omettre de dénoncer le comportement de quelques élus et responsables locaux, notamment dans les communes de Dely Ibrahim, Dellys, et surtout dans la wilaya de Sidi Bel Abbès où la grève a atteint des records d'adhésion avoisinant les 90%. Selon le syndicat, les travailleurs communaux de cette wilaya, des travailleurs ont fait l'objet de menaces proférées à leur encontre par les forces de l'ordre afin de mettre fin à leur mouvement sous peine de représailles. Ce qui reste inadmissible, selon le syndicat qui précise que le droit de grève est un droit constitué en Algérie, et ce rien qu'à voir la loi sur la pratique syndicale du 10/08/1996. Un état de fait sur lequel le syndicat interpelle vivement le ministre de l'Intérieur. Par ailleurs, le conseil national, à la suite de sa réunion marathon d'hier, fait part qu'il saisira la commission juridique auprès de l'Assemblée populaire nationale (APN), afin d'intervenir pour faire régner la loi et protéger la grève. Ceci non sans que le conseil national décide de maintenir le mot d'ordre de grève illimitée, avec des rassemblements devant les sièges de wilaya tous les jeudis. «On ne lâchera pas notre mouvement jusqu'à entière satisfaction de nos revendications», dira Hocine Selloum, membre du conseil national du syndicat. Pour revenir à cette grève, il y a lieu de signaler que les travailleurs communaux ont déclenché un débrayage illimité depuis lundi dernier afin de revendiquer notamment la revalorisation des salaires et du régime indemnitaire des communaux, un nouveau statut particulier, la régularisation de tous les travailleurs précaires (IAIG, pré emploi...).