La tension sur le lait en sachet se poursuivait ce week-end. Malgré l'engagement des négociations avec le groupe Giplait, certains distributeurs continuent d'observer un arrêt, provoquant une perturbation dans la région. Les distributeurs, pour rappel, ont enclenché la semaine dernière un mouvement de grève pour réclamer une hausse de leur marge bénéficiaire. Lors de la réunion tenue mercredi dernier avec leurs représentants, le groupe Giplait a accepté d'augmenter le bonus qui leur est accordé. Sur 5000 litres distribués, les distributeurs bénéficient actuellement d'un bonus de 75 sachets. Le groupe a décidé de revoir à la hausse ce bonus en vue de le substituer à la demande d'augmentation de la marge bénéficiaire réclamée par les distributeurs. Les pertes en sachet liées au défaut de fabrication seront également remboursées à hauteur de 75% au lieu des 50% actuels. Cependant, le groupe Giplait a informé les distributeurs que c'est le ministère de l'Agriculture qui devra entériner les propositions faites aux distributeurs. A cet effet, les assurances de Abdelkader Chahed, président-directeur général de Colaital, l'une des dix-sept filiales du groupe Giplait, exprimées sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale n'ont pas apaisé les distributeurs dont une partie semble continuer le débrayage entamé il y a une semaine. Et pour cause, la perturbation est toujours palpable dans plusieurs communes. Pourtant, les distributeurs de lait en sachet ont décidé de surseoir au mouvement de grève qu'ils comptaient enclencher à partir d'aujourd'hui. La tension sur le lait n'est pas provoquée par une grève des entreprises productrices de lait en sachet mais des distributeurs. «Les entreprises de la filière n'ont pas fait grève», nous a assuré hier Abdelwahab Ziani, président de la Fédération nationale de l'industrie agroalimentaire, affiliée à la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA). Il a annoncé, dans ce sens, que les transformateurs privés tiendront une réunion demain pour évaluer la situation actuelle de la filière. C'est une réunion ordinaire, a-t-il assuré, écartant l'hypothèse d'annoncer une grève dans les prochains jours. La majorité des transformateurs privés disposent de leurs propres réseaux de distribution. C'est ce qui explique, selon lui, le faible impact du mouvement de protestation des distributeurs. M. Ziani a plaidé, par contre, la cause des distributeurs qui se plaignent de la faiblesse de la marge bénéficiaire en interpellant les pouvoirs publics pour augmenter cette marge.