Quatre membres de la Fédération nationale des travailleurs des douanes (FNTD) ainsi que tous les secrétaires généraux des sections syndicales du centre (Alger port, DGD, Aïn Taya, etc.) ont, durant la journée d'hier, procédé à l'évaluation du mouvement de protestation. Au terme de la rencontre, les syndicalistes ont décidé d'organiser un point de presse dans les jours à venir durant lequel ils comptent dénoncer «le refus du dialogue exprimé par l'administration des douanes et du SG du syndicat national des douanes». «Durant le point de presse, nous comptons dénoncer les diverses formes d'intimidation employées par l'administration en connivence avec le premier responsable du syndicat national qui se refuse à toute forme de dialogue avec les représentants de la base», livre le SG de la section syndicale de la direction générale, Boughdia Ammar, en présence des autres syndicalistes qui n'ont pas tari en diatribes concernant les attitudes adoptées par l'administration. Ce dernier n'exclut pas «le recours à de nouvelles actions autrement plus importantes». «Des syndicalistes ont été suspendus suite au mouvement de protestation et cela va à l'encontre de la loi 90/14 qui consacre la liberté de la pratique du syndicalisme», enchaînent les syndicalistes outrés qui «dénoncent la transgression de cette loi par l'administration qui n'hésite pas à verser dans le harcèlement des protestataires en procédant à des suspensions ou mutations coercitives», déplore le SG de la mutuelle de Ouargla, suspendu «sur la base d'une lettre anonyme». Le torchon brûle réellement entre les 4 membres dissidents de la fédération et leurs opposants en l'occurrence, les 5 autres membres dont le SG du syndicat national des douanes. «Nous sommes des membres du conseil national de la fédération (FNTD) ayant exprimé leur retrait de confiance au SG et nous sommes résolus à maintenir la pression en recourant à des actions de protestation jusqu'à obtention des revendications légitimes exprimées par la base», fulminent ces derniers qui dénoncent «le refus caractérisé de la part de l'administration qui se confine dans un autisme outrageant». Pour l'heure, une multitude de messages de soutien aux protestataires, émis par les sections syndicales des autres régions, notamment du Sud, continuent d'affluer. Des messages sanctionnant des assemblées générales à l'instar de celle d'Adrar qui, par le biais du SG du syndicat et membre fédéral, qualifie «les augmentations de désespérantes, humiliantes et indignes de la noble mission assignée aux douaniers», ajoutant que «ces augmentations placent les douaniers en position d'otages de la tentation». Par ailleurs, les sections syndicales font l'objet d'une convoitise de la part d'une quinzaine de douaniers qui disent «avoir été sujets à des suspensions arbitraires de la part de leurs responsables hiérarchiques». Le cas des agents ayant, à leurs sens, subi «le totalitarisme de leurs responsables» vient se greffer aux nombreuses doléances et revendications contenues dans la plate-forme adressée à l'administration et aux instances syndicales. Cependant et eu égard aux nombreux messages de soutien et à la grogne qui couve parmi les douaniers du sud, la protestation pourrait prendre d'autres proportions et finir par conduire à une probable grève. Pour l'heure, le bras de fer entre la base et le sommet subsiste.