Le ministère de l'Intérieur syrien a démenti, hier, l'existence d'une fosse commune dans la ville de Deraa, foyer de la contestation lancée il y a deux mois. «Dans le cadre de la campagne calomnieuse, d'incitation, (de diffusion d'informations) montées de toutes pièces, lancée contre la Syrie, et les tentatives continues de porter atteinte à sa stabilité et à la paix de ses citoyens, certaines chaînes de télévision et médias ont publié une information, citant des témoins oculaires, faisant état de l'existence d'une fosse commune à Deraa», a indiqué l'agence officielle Sana, citant un responsable au ministère de l'Intérieur. «Cette information est totalement fausse», a indiqué ce responsable, selon Sana. «Nos citoyens sont conscients de cette campagne tendancieuse dont les objectifs et le timing sont désormais clairs, en particulier après le retour progressif de Deraa à la vie normale», conclut l'agence syrienne. La veille, le militant Ammar Qurabi, de l'Organisation nationale pour les droits de l'homme en Syrie, avait fait état de la découverte d'une «fosse commune» dans la vieille ville de Deraa. Par ailleurs, Washington a reconnu le rôle de Damas dans les heurts à la frontière israélienne entre l'armée israélienne et les manifestants palestiniens le jour de la Nekba, affirmant que les autorités syriennes avaient incité les violences dans le but de détourner l'attention de la communauté internationale des manifestations anti-gouvernementales qui font chaque jour plus de morts dans le pays. Jay Carney, le porte-parole de la Maison-Blanche, a exprimé son regret pour la perte en vies humaines lors des confrontations sur les frontières israéliennes avec la Syrie, le Liban et Ghaza. Il a toutefois précisé qu'Israël avait «le droit d'empêcher les passages non autorisés à ses frontières». «Nous exhortons à un maximum de retenue des deux côtés», a déclaré M. Carney. Les troupes israéliennes ont ouvert le feu sur trois lieux différents le long de sa frontière pour empêcher les foules des manifestants de traverser. L'opération de défense s'est soldée par la mort de treize manifestants. Certains responsables israéliens suspectent une aide de l'Iran dans la tentative de violation des frontières de l'entité sioniste grâce aux alliés de Téhéran dans la région que sont la Syrie, le Hezbollah du Liban et le Hamas à Ghaza. La délégation israélienne aux Nations unies a annoncé qu'elle déposerait plainte auprès du Conseil de sécurité contre la Syrie et le Liban suite aux heurts de la Nekba.