Demander à un citoyen d'établir un document administratif, c'est évoquer, sans détour aucun, la galère au niveau des files d'attente, l'arrogance et la nonchalance des préposés aux guichets de l'état civil des APC et des daïras. Il y a toujours du monde devant ces guichets dont certains ont été réduits à des parloirs de prison par des administrateurs zélés et qui trouvent toujours une explication à leurs comportements, pas du tout civiques. Les agents communaux ainsi que leurs responsables n'hésitent pas à incriminer les pauvres citoyens obligés d'établir un document pour tel ou tel dossier administratif en les accusant de demander trop d'exemplaires. Habitués à ces agissements, des citoyens se faisaient délivrer leurs documents, très sollicités, lors des rentrées scolaires, durant la saison estivale. Mais cette année, la pression est constante sur ces documents d'état civil. Ainsi, fiches familiale, individuelle, extrait de naissance et le fameux S12 sont de plus en plus demandés dans la confection des dossiers, encouragés par les nouvelles mesures de création d'emploi prises par les pouvoirs publics. Si le citoyen se plaignait, par un passé récent, de la bureaucratie, il est confronté depuis quelques semaines, non pas à la lenteur mais à un manque criant d'imprimés introuvables au niveau des guichets des communes. Ce n'est pas propre à une seule APC ou une région, mais à tout le pays, selon des informations émanant des différentes wilayas. Ainsi, que ce soit à Alger, Oran, Constantine ou Annaba, le constat est le même. «Pas d'imprimés». Il est recommandé de les acheter dans la rue, au cyber, au KMS ou chez le buraliste du coin. Une situation délicate que le pauvre citoyen n'arrivera jamais à expliquer et n'arrivera jamais à comprendre, tant pour lui l'administration est tenue de lui fournir ces fameux imprimés et gratuitement. Dans la rue, ces documents coûtent cher et même très cher. Ils sont cédés à des prix fixés selon la conjoncture et à la tête du client. 100, 400, 1000 voir 5000 DA sont les tarifs fixés pour les fameux imprimés que les revendeurs écoulent en toute tranquillité et sans être inquiétés par personne. Là aussi, il faire attention de ne pas se voir remettre un faux imprimé. A défaut d'acheter l'imprimé, on vous invite à photocopier un document vierge. A la question de savoir où ce revendeur se procurent les documents, la réponse est, que si ce n'est au niveau de l'une des APC, la fuite ne peut venir que de la wilaya chargée de pourvoir les communes en documents administratifs de toutes sortes. Si ce n'est pas la wilaya, c'est l'imprimerie communale, elle-même soumise à des procédures lentes, qui est incriminée. Cette situation est encore aggravée par les débrayages au niveau de certaines APC, où des documents ont été «frauduleusement» confectionnés bien avant la grève. Puis signés et cachetés, il suffit juste de remplir l'imprimé et le tour est joué. Mais en dehors des déboires des citoyens, force est de se demander à qui profite cette pénurie qui intervient comme pour faire entrave aux lueurs d'espoir nées des réformes et des mesures annoncées par le chef de l'Etat. Difficile de répondre tant il y aura toujours ceux qui agissent à contre-courant de tout ce qui semble positif. Pénurie de billets de banque, rareté de la semoule et manque d'imprimés administratifs, tout est bon pour saper le moral de la population.