Au deuxième jour de la grève des dockers du port d'Alger, la direction générale de l'entreprise portuaire a réagi favorablement, hier, en invitant les représentants des grévistes à une série de rounds de négociations. Le mouvement est maintenu, en dépit de l'appel à la raison. Le syndicat des dockers, à sa tête le SG de l'union locale, a engagé hier des négociations avec la direction de l'Entreprise Portuaire d'Alger (EPAL). Selon le SG du syndicat, «les dirigeants de l'EPAL sont prêts pour un dialoguer aux fins de satisfaire les revendications des dockers», précisant «que tous les points seront satisfaits dans un délai n'excédant pas le 31 mai». Le secrétaire général du syndicat des dockers, Abdelhalim Boukezouha, a rassuré en effet les grévistes en précisant que «la direction générale du port a donné des garanties écrites quant à la prise en charge des revendications énumérées dans les correspondances adressées précédemment». «Au vu de la bonne foi des dirigeants de l'EPAL à négocier, nous allons tenter de mettre fin au mouvement de grève car nous avons exigé que les revendications soient satisfaites dans un délai n'excédant pas le 31 mai prochain», a-t-il souligné. De son côté, Azmedroub Arezki, secrétaire général de l'Union locale d'Alger relevant de l'UGTA, a indiqué que «les points de revendications exprimés par les dockers ont été discutés durant la rencontre d'hier avec les responsables de la direction générale de l'EPAL, lesquels ont donné leur accord de principe pour satisfaire les revendications». Il s'agit, selon ce syndicaliste, «des indemnités de travail posté et du repos compensatoire qui seront généralisés. Tandis que pour la question de la régularisation des journaliers, la direction a donné son accord pour satisfaire la demande de la totalité des agents qui y ouvriront droit d'ici la fin de l'année au plus tard». Se disant confiant et rassuré, le SG de l'union locale a ajouté que «le régime indemnitaire est en cours de négociation au sein de la commission mixte mise en place à cet effet». Appel à la sagesse M. Boukezouha s'est montré rassuré tout en ajoutant que «la sagesse doit prévaloir étant donné que nous avons eu des garanties écrites. Nous tenterons de mettre fin au débrayage». Jusqu'en fin de journée hier, le SG du syndicat s'attelait à convaincre les milliers de grévistes de reprendre le travail. Mais les dockers ne l'entendent pas de cette oreille. Ils se disent exacerbés par la tension qui prévaut et exigent la révision des salaires ainsi que la satisfaction des revendications exprimées, dont la considération et le respect de la part de l'entreprise portuaire. La DG du port réagit et promet La direction de l'EPAL, par la voix de M. Mansouri, chargé de communication et administrateur au sein de la société mixte El Djazair Port World, a réitéré les assurances exprimées par les dirigeants en affirmant que «tous les journaliers seront régularisés et bénéficieront de contrats à durée déterminée (CDD) en attendant d'être régularisés définitivement par des contrat à durée indéterminée (CDI)». Interrogé sur la question d'octroi de primes de risque, au vu du nombre de dockers décédés et blessés sur les lieux de travail, ce dernier se contente de dire que «cette question doit être évoquée par les syndicalistes durant les négociations». A ce propos, les dockers n'hésitent pas à employer le terme de «ségrégation» en évoquant la politique de deux poids, deux mesures. «Nous ne bénéficions d'aucune assurance et pourtant des ponctions sur salaires sont effectuées à ce titre», fulminent-ils, alors qu'ils jugent de leur droit de disposer plutôt d'une prime de risque eu égard aux dangers permanents auxquels ils font face. En attendant la prise en charge des revendications exprimées, le mouvement de grève a paralysé le port d'Alger. Le préjudice pouvant découler de cette grève reste à évaluer. M. Mansouri a signifié «son impossibilité de donner des indications financières précises sur l'impact du débrayages. Selon certaines sources, sle manque à gagner est estimé à plus de 30 milliards de centimes par jour».