Le porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), Miloud Chorfi, a jugé jeudi, lors de son déplacement à Tizi Ouzou, que les déclarations de l'ancien président de la République, Ahmed Ben Bella, sur certaines personnalités historiques, et celles du président du Parlement, Abdelaziz Ziari , remettant en cause l'utilité du Conseil de la nation, de l'alliance et même du pluralisme «d'inopportunes et inconvenantes», visant à jeter de l'huile sur le feu. Miloud Chorfi qui s'exprimait lors de la conférence de wilaya des étudiants organisée par son parti à la maison de la culture Mouloud Mammeri à l'occasion de la journée nationale de l'étudiant a tenu à faire part de l'indignation de son parti face à «ces déclarations boiteuses qui vont à contresens du projet de profondes réformes politiques lancées visant la consolidation du processus démocratique dans notre pays et la cohésion nationale». «Notre pays a besoin de la sérénité au moment où il s'apprête à connaître le début des discussions sur des réformes politiques profondes au lieu de ces déclarations qui ne peuvent trouver crédit auprès du citoyen», s'est t-il indigné, tout en se disant offusqué par ces propos. Commentant les déclarations du président de l'APN, Abdelaziz Ziari, sur le Sénat, l'alliance présidentielle et le multipartisme, rapportés par la presse nationale, M. Chorfi a d'abord ironisé : «Le frère est complètement hors champ de couverture», avant de lui rappeler que l'époque du parti et de la pensée unique est définitivement révolue et que le multipartisme ainsi que les libertés démocratiques sont désormais irréversibles en Algérie, ajoutant que «ceux qui critiquent aujourd'hui le pluralisme politique sont ceux qui ont peur de perdre leurs intérêts». Le porte-parole du RND a également regretté la déclaration de Ziari considérant le Sénat comme inutile en lui répondant que «le conseil de la nation était par le passé, l'est aujourd'hui et le sera demain, une nécessité vitale pour le pays", rappelant au passage que ce conseil, qui est plus légitime que le parlement de par l'élection de ses membres par des assemblées élues, a été institué à l'époque où certains partis politiques allaient se réunir dans une Eglise en Italie pour trouver la solution à la crise que vivait le pays, allusion au contrat Sant'Egidio. Concernant l'alliance présidentielle qu'aurait été qualifiée par M Ziari de sclérosée, M Chorfi s'est contenté de souligner que sans cette alliance Ziari ne serait jamais là où il est actuellement, puisque son parti ne dispose pas de majorité au sein de l'assemblée populaire nationale. Avant de faire part des regrets de son parti face à ce genre de déclaration calomnieuse et scandaleuse, le représentant du RND a réitéré devant les militants et cadres du parti le plein soutien et implication du parti du premier ministre Ahmed Ouyahia dans le projet de réformes politiques profondes engagées par le président de la République pour la consolidation du processus démocratique en cours dans notre pays depuis deux décennies. Soulignant la pertinence de la désignation du président du Sénat, Abdelkader Bensalah, et ses deux assistants, MM. Boughazi et Touati, pour mener dés aujourd'hui des discussions avec les partis politiques sur la nature des réformes à apporter à la loi fondamentale du pays, M. Chorfi a indiqué que ces réformes qui seront larges, profondes et appropriées aux aspirations du peule et de la classe politique sont venues à point nommé pour mettre fin aux spéculations véhiculées par les promoteurs du désespoir. Il a par ailleurs exhorté les jeunes, particulièrement les universitaires, à s'impliquer davantage dans ce processus de réformes politiques profondes qui consacreront définitivement une véritable démocratie dans le pays.