On ne peut même pas dire que les semaines se suivent et se ressemblent pour nos championnats, car la situation a franchement l'air d'empirer chaque week-end, avec les incidents qui surviennent dans les stades. A gravité variable, ces faits entachent notre football , au point même d'en faire une mauvaise référence au niveau international, par la force du satellite qui diffuse chaque semaine des images exécrables de notre football. Ces faits, pourtant, ne semblent pas alarmer outre mesure les responsables des différentes instances qui gèrent le sport-roi national, puisque, mis à part le huis clos qui est devenu une mesure aussi systématique qu'infructueuse, on est bien obligé de reconnaître que la réaction de la commission de discipline de la LNF et de toutes les autres ligues dans les niveaux inférieurs semble on ne peut plus disproportionnée par rapport à l'importance du fléau. Il faudrait, au demeurant, souligner que ce que l'on constate chaque semaine dans les stades de Ligue 1 et de Ligue 2 n'est que la partie visible de l'iceberg, car il se passe des choses infiniment plus graves dans les championnats des divisions inférieures sans que cela déclenche la sonnette d'alarme des décideurs, dont la seule arme qu'ils utilisent en ce moment est le huis clos qui nous renvoie à l'âge de pierre dans le football. Est-ce la thérapie idéale pour enrayer ce mal qui ronge notre sport le plus populaire, à savoir la violence dans les stades ? Assurément non, quand on recueille les avis de l'écrasante majorité des acteurs, à commencer par les présidents de club qui sont les premiers à en pâtir. C'est l'avis par exemple du représentant actuel des clubs professionnels, Mahfoud Kerbadj, qui nous a dit à ce sujet : «Le huis clos systématique est devenu très pénalisant pour les clubs sur le plan financier. Déjà qu'on rencontre de gros problèmes de financement en ce début de cycle professionnel, l'absence de recettes est un manque à gagner handicapant pour nous. Les responsables de la LNF et de la FAF devraient trouver une autre solution, car de toutes les façons le huis clos n'a rien réglé.» Il est vrai que statistiquement le nombre de matches joués à huis clos a littéralement pulvérisé tous les records cette saison, et ce n'est pas encore fini puisque dans cette dernière ligne droite du championnat les passions semblent encore plus exacerbées et les dépassements se multiplient à travers les stades devant l'impuissance des arbitres, des délégués et autres officiels qui n'ont rien d'autre à opposer à ce fléau qu'un éventail de sanctions obsolètes. Il n'y a pas si longtemps d'ailleurs, certains responsables de la Ligue avaient promis une abolition imminente du huis clos. Une intention applaudie mais qui est, hélas, demeurée un vœu pieux !