Une délégation composée de dix représentants de centaines d'enfants de chouhada des diverses régions du pays a été conviée à une rencontre, dimanche prochain, avec une commission ministérielle afin de débattre leurs revendications. Une plateforme comprenant 19 points et rédigée au terme de multiples rencontres et conférences nationales sera à l'ordre du jour de la rencontre. Hier matin, un important dispositif de sécurité a été déployé autour du ministère pour parer à un éventuel débordement de la part des enfants de chouhada qui disent «se démarquer de l'Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec) et de la Coordination nationale des enfants de chouhada (Cnec)». Ce n'est qu'après des pourparlers avec les représentants du ministre qui, dans un premier temps, a affiché une fin de non recevoir, que la délégation s'est introduite dans le ministère. Durant les négociations à propos du nombre de personnes devant composer la délégation, la tension a atteint son paroxysme. Le ton employé durant les échanges de propos entre les protestataires et les agents du ministère laissait sous-entendre le refus du ministre. Une attitude à l'origine de l'exacerbation de la situation et de la décision de bloquer la route prise par les membres de la délégation. Ce n'est qu'après de légers accrocs avec les services de police que le ministre a rappelé la délégation. Le point le plus important contenu dans cette plateforme a trait à la loi du chahid et des ayants droits parue sur le Journal officiel du 5 avril 1999. «Nous nous demandons pourquoi cette loi n'est pas appliquée et pourquoi elle est bloquée dans le cadre de la loi de finances 2011», s'interrogent sur un ton colérique les enfants et les femmes de chouhada qui se demandent aussi «pourquoi les lois sont appliquées uniquement aux autres catégories et pas aux ayants droit ?» L'article 25 relatif aux pensions de chahid était l'autre point soulevé. «L'article 25 de la loi 07/99 en question n'est pas appliqué d'une manière transparente et seulement quelques personnes en profitent», dénonce une autre veuve qui affirme que «les dossiers sont bloqués au niveau des directions de wilaya sur instruction du ministre des Moudjahidine». Par ailleurs, dans le sillage de leur démarche, les protestataires qui mettent en exergue «le sacrifice consenti par leurs parents» «exigent» l'application de la loi du chahid à partir de 1999 et non à partir de 2008. «A propos de leur mouvement, les enfants et veuves de chouhada ont tiré à boulet rouge sur le premier responsable de l'Onec et de la Cnec, respectivement Tayeb Houari et Khaled Bounedjma. «Tayeb Houari nous a trahis», dénoncent ouvertement les personnes présentes. Un représentant de Mila a dénoncé «l'arrogance de Houari Tayeb lors d'une tournée à Mila». «A Mila, M. Houari a soulevé un tollé quand il a dit ouvertement qu'il perçoit 40 millions de centimes par mois, qu'il possède deux voitures et deux villas et qu'il n'a plus besoin des enfants de chouhada», confirme un représentant de Constantine. Il faut savoir que la plateforme devant être remise au ministre a été transmise au premier magistrat du pays. Elle comprend, entre autres revendications, celles relatives aux conditions d'acquisitions de ces avantages lesquelles font l'objet de blocages au niveau des administrations et institutions financières et bancaires.