Enfin les négociations entre les étudiants en sciences médicales des deux cycles de graduation et les enseignants et doyens des différentes facultés de médecine ont été menées le 17 et 18 avril derniers à Alger. Enfin les négociations entre les étudiants en sciences médicales des deux cycles de graduation et les enseignants et doyens des différentes facultés de médecine ont été menées le 17 et 18 avril derniers à Alger. Les différents acteurs sont chargés d'étudier les diverses revendications socio-pédagogiques des étudiants. Pour la première fois, une conférence extraordinaire, «Conférence nationale des doyens des Facultés de médecine d'Algérie», s'est tenue. Cette rencontre décisive et tant attendue pour examiner le volet socio-pédagogique des plateformes de revendications desdits étudiants (Médecine, Pharmacie et Chirurgie dentaire) a été étalée sur deux jours de travaux, et ce, sous forme de séances plénières et d'ateliers. Effectivement, quatre ateliers par spécialité (Médecine graduation, Pharmacie graduation, Chirurgie Dentaire graduation et post-graduation résidanat) étaient programmés afin de cibler et de mettre un terme aux vrais problèmes vécus par les facultés de Médecine. Les travaux ont débuté par une conférence présidée par le président des doyens des facultés de médecine d'Algérie et doyen de la faculté d'Alger, Moussa Arrada, sous le haut patronage du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Professeur Rachid Harraoubia. Ce dernier a souligné lors de cette conférence qu'«avoir de possibles solutions dépend en premier lieu du bon déroulement des débats et des négociations, et ce, avec la participation des enseignants, étudiants et les responsables concernés». Le ministre a aussi insisté sur l'importance de la participation des enseignants au dialogue et à l'amélioration de l'université algérienne». Car selon lui : «aucun problème ne peut être posé par l'étudiant sans que ce dernier ne passe par les enseignants». Cependant, il a espéré que cette conférence résulte en des propositions pratiques et permet de rédiger des recommandations adéquates, et ce, dans un cadre consensuel». Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Dr. Ould Abbas, a été lui aussi présent lors de cette initiative. «Cette conférence est une preuve réelle de la coordination et de la coopération entre les secteurs du gouvernement algérien et la détermination de ce dernier à régler tous les problèmes des secteurs de l'enseignement supérieur et de la santé et cela par le dialogue», a-t-il dit. Il a tenu à souligner que tous les corps médicaux sont aussi importants les uns que les autres notamment les paramédicaux et même les sages-femmes qui ont un rôle important dans le bon déroulement du secteur de la santé. Il a aussi tenu à rappeler que «l'Algérie est le seul pays arabe et africain où la formation est totalement gratuite du primaire jusqu'aux post-graduations». Ces interventions ont été suivies par d'autres propres aux délégués représentants des quatre spécialités médicales et tous versaient dans le même but : l'amélioration des conditions et de la qualité de leur formation. Chose qui a été partagée et appréciée par le président de la conférence et les deux ministres présents. La conférence s'est annoncée positive «Nous, ministère de l'Enseignement supérieur et le ministère de la Santé, allons déployer tous les moyens pour répondre aux plateformes de revendications des étudiants en mobilisant tous les moyens, équipements et budgets. Ce n'est pas l'argent qui manque», s'est exprimé Rachid Harraoubia lors de la conférence de clôture de la conférence. Après 48 heures de dialogue et de négociations, les deux parties semblaient être optimistes quant aux résultats obtenus. A la fin des travaux, les étudiants, médecins résidents, enseignants, doyens et les deux ministres concernés se sont réunis pour une séance plénière afin de lire les rapports de synthèse obtenus lors des ateliers. «Le débat était de haut niveau. Tout ce qui a été proposé est légitime et porte sur l'amélioration du niveau de la formation. Et ceci est pour le bien du malade algérien», a souligné Ould Abbas. Et sur cela, le ministre de la Santé a tenu à féliciter les étudiants et les résidents pour leur sentiment de responsabilité. Il a ajouté que «toutes les recommandations vont être prises en charge». Il est à informer que le ministre de la Santé va étudier ces points et désigner toutes les infrastructures nécessaires qui pourront contribuer à la formation des étudiants des différentes spécialités. Ces infrastructures seront mises à la disposition des facultés de médecine. Le ministre a ajouté qu'«un Plan Grand Sud a été élaboré en collaboration avec le ministère de l'Enseignement supérieur pour arriver à dépasser la coopération Nord-Sud dont le service civil. Pour ce faire, des écoles de médecine vont être ouvertes dans le Sud pour les étudiants de cette région. Les études se font alors sur place ainsi que la prise en charge des malades. Donc, selon le ministre de la Santé, «le service civil va disparaître d‘ici quelques années». Quant au ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, il a souligné que «les rapports de synthèse ont été approuvés à l'unanimité. Et cela reflète la profondeur des dialogues». Le ministre de l'Enseignement supérieur a confirmé qu'au niveau de son ministère, tous les moyens susceptibles de permettre aux recommandations d'être mises en application assez rapidement seront dégagés et mis à la disposition du Président de la conférence nationale. De leur côté, les représentants des étudiants ont qualifié les ateliers de succès. On s'est approché du délégué des médecins résidents, M. Ben Habib, afin qu'il nous donner son avis. Il nous a répondu : «Le dialogue a été très enrichissant, convivial et respectueux. Nous sommes arrivés à soulever des points pédagogiques, par exemple, les comités pédagogiques au niveau national et qu'il y ait une représentativité des résidents pour leur formation». Il a ajouté : «Le résident n'est plus spectateur de sa formation mais plutôt acteur. C'est un point aussi positif, il me semble, qu'on a pu avoir lors de cette conférence nationale. Maintenant, on demande l'application de ce qui a été dit pour être totalement satisfait pour le domaine de pédagogie». Cependant pour la reprise des études et des postes de travail, notre interlocuteur a parlé d'«exposer ce qui a été fait aux médecins résidents. Et à partir de là, ils soumettront ça à des votes et c'est le vote de la majorité qui sera respecté». Cette réponse a été partagée avec le délégué des étudiants en Pharmacie d'Alger. «Pour la grève, on ne peut avoir de décision qu'après la réunion de l'association générale des dix classes au niveau national et bien sûr avec l'accord des étudiants», a-t-il souligné. Toutefois, le président de la conférence des doyens, Moussa Arrada, a appelé les étudiants et les résidents à reprendre leurs cours et postes de travail le plus tôt possible. Il a parlé de la possibilité de rallonger la période d'étude jusqu'au 18 juillet. Il est à noter qu'une réunion des doyens est programmée le 26 avril prochain pour commencer l'application de tout ce qui a été décidé lors de cette conférence nationale. Hassiba Abdallah