Malgré les affirmations du ministre de l'Industrie, Mohamed Benmeradi au sujet du «bon avancement» des négociations avec Renault pour s'implanter en Algérie, la concrétisation de ce projet pourrait connaître un retard. Le gouvernement français, actionnaire à 15% dans le capital de Renault, veut imposer une réforme de l'organigramme à la tête du groupe. Selon le quotidien économique français Les Echos, les pouvoirs publics veulent profiter du départ du numéro deux de Renault, Patrick Pélata, sacrifié à la suite de la fausse affaire d'espionnage, pour obtenir une profonde refonte de l'organigramme et de la gouvernance de Renault. Le but de cette action serait de «permettre à l'Etat de peser davantage sur la stratégie industrielle du constructeur et de limiter quelque peu l'autonomie de Carlos Ghosn, PDG de Renault». L'Etat, poursuit la même source, reproche à l'actuel PDG «d'avoir accéléré les délocalisations et de chercher régulièrement à diluer la part de l'Etat dans le capital de Renault». Avec cette nouvelle position du gouvernement vis-à-vis de l'organisation du groupe, le projet d'investissement de Renault en Algérie pourrait connaître de nouvelles rebondissements. D'ailleurs, M. Benmeradi a reconnu, en avril dernier, que le dossier Renault est «lourd», même s'il continue d'avancer. Les négociations, avait précisé le ministre, comprennent des aspects technologiques, économiques et commerciaux. Des groupes de travail ont été mis en place pour mener à terme les négociations. Pour rappel, les contacts avec le constructeur français avaient commencé en 2008 avant qu'ils ne soient interrompus par l'Algérie qui a exigé un taux d'intégration important. La proposition de Renault pour construire une usine de montage à Rouiba n'a pas été acceptée par l'Algérie. Les négociations, relancées depuis une année, devaient aboutir à la conclusion d'un partenariat avant la fin du premier semestre 2011. Le dossier Renault sera une nouvelle fois discuté lors de la visite qu'effectuera, à partir du 29 mai à Alger, Jean-Pierre Raffarin, ex-Premier ministre, chargé du suivi de la coopération économique entre l'Algérie et la France, et pourrait connaître une meilleure visibilité et les chances de son aboutissement se préciseront davantage. M. Raffarin sera à la tête d'une importante délégation d'opérateurs français. Le principal objectif du forum, qui réunira les délégations algérienne et française à Alger, est de dynamiser les relations économiques à travers le partenariat de type gagnant-gagnant. Il est question aussi de rapprocher les intérêts économiques et commerciaux des entreprises des deux pays.