Le constructeur automobile français Renault a confirmé, lors d'une conférence de presse tenue jeudi, qu'il avait bel et bien « un projet » d'usine de montage en Algérie, mais que « rien n'a pour le moment été conclu », en marge de la présentation des résultats du groupe. Le directeur général délégué de la marque au losange, Patrick Pelata, a annoncé, en marge d'une conférence de presse, que les discussions sur un projet d'usine en Algérie étaient bien avancées, tout en précisant, toutefois qu' « à ce jour, rien n'avait encore abouti à un quelconque projet concret. Celui-ci doit recevoir le feu vert du Comité national de l'investissement. Le journal parisien Le Monde avait rapporté, cette semaine, que Renault s'apprêtait à annoncer dans les prochains jours, l'implantation d'une unité de montage automobile à Rouiba. Le Monde n'a pas précisé le montant de cet investissement financier mais a cité une source proche du dossier, affirmant que le projet «dépassera plusieurs dizaines de millions d'euros». Selon le journal français, le constructeur a l'intention de s'associer avec la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) et détiendrait 49% du capital de la future coentreprise. La loi impose, depuis juillet 2009, un partenaire algérien, majoritaire au capital de toute entreprise nouvelle. La SNVI mettra à disposition le site et Renault gérera la chaîne d'assemblage. Le quotidien a précisé que 50.000 voitures devraient sortir chaque année des chaînes de la future usine, toutes destinées au marché local. «Nous avons 25% du marché en Algérie, donc des volumes suffisants pour faire une usine, pour faire que ce projet soit viable», a affirmé Patrick Pélata. Selon le Monde, le site aurait vocation à assembler trois modèles bas de gamme: la Logan et la Sandero de la marque Dacia (la filiale roumaine de Renault) et la berline Symbol (actuellement fabriquée en Turquie). «Tant qu'une négociation n'est pas conclue, il n'y a rien à dire», a répondu aux journalistes Patrick Pélata. Et ce dernier d'expliquer que l'objectif était d'éviter les taxes élevées d'importation en vigueur en Algérie et que Renault a «des volumes suffisants pour faire une usine». «Ce n'est pas pour faire des réexports», a-t-il précisé. Le constructeur automobile français a annoncé jeudi une perte nette de part du groupe de 3,125 milliards d'euros en 2009. En 2008, Renault avait enregistré un bénéfice de 571 millions d'euros. La moitié des pertes (1,56 milliard) de 2009 provient des entreprises associées (Nissan, Volvo, Avtovaz). L'implantation d'une usine d'assemblage devrait permettre à Renault de consolider sa place de numéro un sur le marché automobile algérien. Alger n'a pas apprécié l'annonce de la construction d'une usine Renault à Tanger, au Maroc. Alors qu'au royaume chérifien, (Renault/Dacia) n'a vendu que 37.100 véhicules en 2009, le groupe a réalisé des résultats spectaculaires en Algérie où il a écoulé 56 085 modèles durant la même période. Renault Algérie signe son leadership sur le marché national de l'automobile pour la 4e année consécutive. Le groupe a réalisé une progression de 29 % par rapport à 2008. La marque au losange a lancé huit nouveaux modèles Renault et Dacia. A elle seule, la marque Renault a écoulé 38 758 véhicules avec en tête de la liste la Symbol qui a su séduire 17 778 clients, alors que la Mégane s'est vendue à 2.109 unités, la Clio III à 5.737 et la Clio Campus à 4.682. Dans la catégorie des utilitaires, le fourgon Master s'est vendu à 2.040 unités, soit une progression de 37 %, alors que la famille des Trafic s'est écoulée à 486 unités dont 272 Trafic Passenger. Dacia, la marque roumaine du groupe, a réussi une progression avec pas moins de 17 327 commercialisées en 2009, soit une progression de 42 %. La Logan berline a enregistré un volume de vente de 11 948 unités, soit une progression de 19 %, alors que la Logan break ou MCV a séduit 1.729 clients. Par ailleurs, la Dacia Sandero continue d'intéresser une clientèle avide de véhicules urbains avec des chiffres de vente de 3.650 pour 2009. Pour 2010, Renault Algérie annonce le lancement du modèle sport de la Clio, à savoir la RS, ainsi que 13 autres modèles. Pour Renault, l'argument d'investir dans le montage en Algérie, tient du fait «le groupe ne pourrait pas maintenir ses ventes à ce niveau sans un investissement local. Dans sa nouvelle stratégie industrielle, le gouvernement veut encourager «la filière automobile». Les mesures prises par le gouvernement consistant en la suppression du crédit à la consommation pour réduire les importations, multipliées par deux en quelques années, n'ont finalement eu qu'une incidence limitée sur les échanges.