Existe-t-il une réglementation qui régit les activités des débits de boissons ? C'est la question que se posent de nombreux citoyens qui se disent victimes des nuisances provoquées par l'ouverture illégale de bars et autres revendeurs de vins et spiritueux dans des cités censées être des havres de paix. Les émeutes qu'ont connues dernièrement les régions de Tichy et Oum El-Bouaghi, où la population était sortie revendiquer la fermeture des bars et autres établissements hôteliers et touristiques, pourraient être l'élément déclencheur de graves troubles à l'échelle nationale. «Il existe bien une réglementation qui doit être appliquée dans toute sa rigueur. Certains privilégiés se permettent d'ouvrir des débits de boissons dans des cités d'habitation sans respecter la quiétude des habitants ni les bonnes mœurs. Ils se disent au-dessus de toutes les lois et cela ne peut pas durer», dira un habitant de Haï Filaoucen à Oran. Les habitants de ce quartier ont vu leur quiétude dérangée depuis l'ouverture d'un cabaret au rez-de-chaussée d'un immeuble. «Nous avons tout tenté pour obtenir sa fermeture, mais sans résultat. Toutes les autorités locales sont informées des nuisances que provoque cet établissement, mais aucune n'a daigné prendre ses responsabilités et décider de sa fermeture», affirme la même source. Le comité de quartier qui a frappé à toutes les portes pour obtenir la fermeture par voie administrative de ce bar-restaurant a buté sur le laxisme de l'administration. «On nous a rétorqué qu'il appartient à une personne qui a le bras long et pourtant, elle n'est pas au-dessus des lois, à ce que nous sachions», affirment des habitants. Le problème est également vécu par les habitants de la rue Hassiba Ben-bouali, en plein centre-ville d'Arzew. «C'est un calvaire que nous endurons nuit et jour depuis des années. Les rixes qui éclatent souvent entre les clients de cet établissement sont devenues une source d'insécurité pour nous. Mercredi dernier, aux environs de minuit, irrités par une bagarre qui avait éclaté entre des clients, nous avons avisé les services de sécurité de la daïra d'Arzew qui se sont immédiatement déplacés sur les lieux mais ont trouvé le bar fermé. Cela ne peut pas durer, trop c'est trop», affirment ces habitants. Ces derniers souhaitent qu'une procédure de fermeture de cet établissement soit engagée. Et pour montrer leur détermination, les deux issues de cette artère ont été bloquées partiellement samedi et dimanche derniers à l'aide de différents objets. «Nous avons dressé des barrages et installé des haut-parleurs pour diffuser des versets du saint Coran. Nous ne céderons pas, nous voulons la fermeture de ce lieu de débauche et nous l'obtiendrons», assurent-ils. Ces derniers ont révélé que le chef de sûreté de la daïra, qui s‘est engagé à prendre toutes les mesures nécessaires à la sécurité et la quiétude des riverains, les a persuadés de rétablir la circulation dans cette artère. Un barrage de police a été installé en attendant que la loi régissant l'activité de ce genre de commerce soit appliquée. Il y a lieu de noter qu'au mois de mars dernier, cette rue avait connu un mouvement similaire mais sans entraîner de réaction des pouvoirs publics, ce qui a suscité l'irritation des habitants qui promettent de ne pas céder cette fois.