Le procès des accusés responsables directs présumés dans l'attentat à l'explosif qui avait ciblé le 11 décembre 2007 le siège du Conseil constitutionnel de Ben Aknoun à Alger a été renvoyé hier à une date ultérieure par le tribunal d'Alger. Le juge Omar Benkharchi a prononcé ce report suite au pourvoi en cassation interjeté par le prévenu, Fatouche Tahar Yacine, devant la Cour suprême à l'encontre de l'arrêt de la chambre d'accusation qui le renvoie devant les Assises d'Alger. Le juge a décidé, après avoir auditionné les deux principaux accusés parmi les six présents au box des accusés, du renvoi de l'affaire jusqu'à ce que la Cour suprême statue sur ce pourvoi en cassation, sans toutefois fixer une date précise pour la reprise du procès. M. Tahar Yacine est ingénieur au sein de l'entreprise américaine BRC. Il est considéré comme l'un des principaux responsables dans cet attentat ayant causé la mort de 10 personnes et plusieurs blessés. Le deuxième accusé, qui a été longuement auditionné hier, est Mustapha Kamel Miniya. Il est issu d'une famille aisée et proche de l'ancien chef du gouvernement Réda Malek et de l'homme d'affaires Issaâd Rabrab. Il a affirmé que les groupes terroristes l'ont contacté pour les approvisionner en produits pharmaceutiques de l'officine de sa sœur, mais aussi pour leur donner le compte rendu quotidien des activités de Issaâd Rabrab et de Réda Malek. Chose qu'il a refusé de faire, mais sans prévenir les autorités concernées. Il a répondu donc à plusieurs chefs d'inculpation, notamment la non-dénonciation des criminels et l'appartenance aux groupes terroristes activant à l'intérieur du pays. Le président de la cour a, par ailleurs, rejeté pour la deuxième fois la demande de la défense pour sa libération provisoire. L'attentat dans lequel est aussi impliqué Abdelmalek Droudkel avait coïncidé avec un autre attentat ayant ciblé le siège du Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR). Selon le bilan définitif officiel, les deux attentats avaient fait 26 morts et 177 blessés. Les 13 accusés dans cette affaire répondront à plusieurs chefs d'inculpation, notamment l'adhésion à un groupe terroriste activant à l'intérieur et à l'extérieur du pays, homicide volontaire avec utilisation d'explosifs et atteinte à la sécurité et à l'unité du territoire national.