Une mise en demeure a été établie à l'encontre des habitants des chalets de Ali Amrane 3 et 2 à Bordj El Kiffan à Alger par l'OPGI. Ceux-ci sont sommés de quitter les lieux qu'ils occupent depuis 8 ans. «Nous vivons ici depuis 2003. Nous avons tous les documents nécessaires pour avoir un appartement. Aujourd'hui on veut nous faire partir de nos chalets pour aller à la rue», nous disent des pères de famille rencontrés sur les lieux. D'après ces citoyens, l'Etat les a ignorés. «Il y a des gens qui ont eu un logement bien qu'ils ne le méritent pas. C'est le piston qui nous a coulés.» Les chalets de Ali Ammrane 3 et 2 abritent 41 familles, entre victimes du séisme de 2003 et habitants des bidonvilles éradiqués dans les communes de Sidi M'hamed, Bab Ezzouar, Alger-centre et vite oubliées par les pouvoirs publics. Ces dernières dénoncent le rejet de leurs dossiers et le refus des autorités locales de les recevoir. Rachid, un célibataire âgé de 42 ans, confiera : «Le plus souvent, les autorités refusent de nous écouter. Pour avoir un appartement, ils posent la condition du mariage. Or, nous sommes trois frères avec un oncle célibataire âgé de 59 ans à occuper un seul chalet. Comment peut-on ramener des femmes dans un aussi petit espace ?» Le même cas se pose pour la famille Maddan Salah qui a trois filles. «L'OPGI veut nous mettre à la rue, alors que nous n'avons nulle part où aller. L'huissier de justice nous a donné jusqu'au 20 juin pour quitter les lieux», nous dit leur mère, les larmes aux yeux. A ce jour, trois convocations pour quitter les chalets ont été adressées aux occupants, avant que la mise en demeure en question qui a été affichée au niveau de l'APC ne leur soit destinée. Du côté des habitants du site, c'est la consternation après 8 années d'attente. Ces derniers menacent, s'ils sont mis à la rue, de «construire des bidonvilles, ou pire de s'immoler par le feu. Nous avons même stocker le carburant pour cela», ajoutent-ils. Et de conclure : «Au moment des élections, tout le monde cherche après nous, alors qu'aujourd'hui ils refusent de nous voir. Nous n'avons eu que des promesses jamais tenues.»