Reviendra ne reviendra pas. L'incertitude et le flou total entourent l'avenir du président du Yémen Ali Abdallah Saleh, évacué à Ryadh en Arabie Saoudite pour se faire soigner. Il a été blessé dans le bombardement de son palais. Des sources dans la capitale saoudienne prédisent son retour, mais plusieurs indices indiquent que le pouvoir s'apprête à changer de main. En l'absence de Saleh, c'est le vice-président Mansour Hadi qui assume l'intérim selon la Constitution. Il s'est entretenu hier avec l'ambassadeur des Etats-Unis à Sanaa. Impossible hier de savoir qui est au pouvoir au Yémen. Selon la Constitution, le vice-président, Abdel Rabbo Mansour Hadi, doit diriger le pays en l'absence du chef de l'Etat mais aucune annonce officielle n'a encore été faite dans ce sens. Les médias officiels continuent de chanter les louanges de M. Saleh, tandis que des sources proches de la Présidence ont indiqué que M. Hadi ne s'est pas installé dans le palais présidentiel. Selon elles, c'est Ahmed, le fils aîné du président Saleh et commandant de la Garde républicaine, qui se trouve au palais, centre du pouvoir suprême. En s'entretenant avec l'ambassadeur américain à Sanaa, Mansour Hadi a toutefois montré qu'il prenait les choses en main. Pour les jeunes leaders de la contestation au Yémen, il ne fait aucun doute que le régime est tombé. La jeunesse yéménite célébrait hier la naissance d'un «nouveau Yémen» et sa victoire sur le régime, sur le lieu du sit-in permanent, près de l'Université de Sanaa, à l'endroit même où la répression a fait plus de 50 morts le 29 mai. Blessé dans un bombardement attribué par le régime yéménite au puissant chef tribal Sadek al-Ahmar, le président Saleh refuse, malgré des manifestations populaires qui se poursuivent depuis quatre mois et les pressions internationales, de quitter le pouvoir qu'il détient depuis près de 33 ans. Il avait notamment refusé de signer un plan élaboré par les monarchies arabes du Golfe, dont l'Arabie saoudite est le chef de file, pour une transition pacifique du pouvoir.