L'Assemblée populaire de wilaya de Tizi Ouzou poursuit son cycle de colloques et séminaires. Après le dernier séminaire qui a regroupé de nombreux participants qui se sont penchés sur la notion du tourisme solidaire, cette même assemblée s'apprête à organiser un autre colloque mercredi à l'hémicycle Rabah Aïssat. Il portera sur un sujet des plus sensibles, lié directement à l'épineuse question de l'environnement et la santé du citoyen. Plusieurs spécialistes se pencheront sur l'épineuse question du traitement des déchets de bâtiment, des déchets hospitaliers et ménagers. Le traitement des déchets, notamment hospitaliers a toujours posé problème pour la santé publique dans la wilaya de Tizi Ouzou. Si le CHU dispose d'un incinérateur, ce n'est guère le cas pour les autres structures sanitaires de la wilaya. L'hôpital Belloua (Redjaouna) qui dépend directement du CHU Nédir Mohammed suscite encore et encore la colère des habitants de ce grand village, qui domine la ville de Tizi Ouzou, puisqu'ils souffrent des émanations que dégage l'incinération des déchets hospitaliers. Il y a quelques jours seulement, les habitants de Redjaouna ont procédé au blocage de la route pour justement dénoncer cette situation et exiger que des mesures soient prises pour sauvegarder la santé des citoyens. Si cette structure du CHU n'arrive pas à gérer ses déchets, que dire alors des autres structures hospitalières de la wilaya ? Le même problème se pose pour l'hôpital de Aïn El Hammam. Les émanations qui proviennent de l'hôpital génèrent les plus folles appréhensions chez les habitants des villages environnants. Déchets du bâtiment et ménagers, l'autre casse-tête Les déchets du bâtiment sont aussi dangereux que les déchets hospitaliers. Et à Tizi Ouzou, où le secteur de l'habitat en général connaît un certain boom, ce ne sont pas les déchets, parfois d'origine chimique, qui manquent. Ces débris sont généralement jetés dans la nature , et le site qui en pâtit le plus reste, sans conteste, celui de l'Oued Sebaou. Il suffit de prendre, rien que cette portion de la RN 72 qui longe l'oued, pour mesurer l'ampleur du massacre que provoquent les déchets du bâtiment sur ce site. Des camions déversent sans discontinuité d'énormes quantités de rejets le long de la berge. Les dégâts sont incalculables et aucune mesure dissuasive n'a été prise pour stopper ce phénomène ravageur. D'un autre côté, les déchets ménagers constituent un autre casse-tête pour les responsables et les citoyens de la wilaya de Tizi Ouzou. Cette wilaya, à forte densité de population qui dépasse de loin le 1 200 000 d'habitants, produit environ 300 000 t de déchets domestiques par an dont 25 t de déchets d'emballage éligibles au recyclage. Il est à signaler aussi que plus de 215 000 lots de déchets mécaniques et électroniques ainsi que près de 220 000 véhicules hors usage sont recensés à travers les localités de la wilaya de Tizi Ouzou dont la plus grande partie est entreposée à la casse de Tirmitine et celle située sur la route entre Draâ Ben Khedda et Boghni. Du coup, nous assistons à une prolifération de décharges sauvages quasiment à chaque détour. Les décharges contrôlées ne sont pas nombreuses, et la réalisation de centres d'enfouissement technique bute souvent sur des oppositions. C'est le cas notamment à Boubhir (région de Bouzguène-Azazga), dans les communes d'Aït Yahia (El Hammam) et Mekla. Sur quatre centres programmés, trois sont entièrement achevés et mis en exploitation au chef-lieu de wilaya et dans les daïras de Draâ El Mizan et Ouacifs, régions qui sont considérées parmi les agglomérations les plus peuplées de la wilaya. Dans le programme de traitement et d'élimination de ces déchets, la wilaya ambitionne, à l'horizon 2014, de réaliser les CET cités plus haut ainsi que 34 décharges contrôlées, dans les variantes communales et intercommunales.