La pénurie de la pilule contraceptive, enregistrée sur le marché national, ces derniers temps, a poussé les fournisseurs des produits pharmaceutiques à recourir à la vente concomitante de ce «médicament», une méthode qui rappelle une certaine époque où cette pratique était courante. Des pharmaciens nous ont confirmé qu'on leur impose l'achat d'autres médicaments avec une quantité minime de pilules contraceptives. «On nous impose l'achat d'autres médicaments avec un quota minime de pilules contraceptives avec des dates de péremption extrêmement rapprochées», nous a indiqué un ancien pharmacien de la ville de Sidi Bel Abbès. Une situation qui n'arrange pas les pharmaciens encore moins les citoyens. Notre interlocuteur explique que pour un quota de 50 boîtes de la marque Microval, les fournisseurs imposent aux pharmaciens l'achat d'autres médicaments invendus sur le marché et laissés en stock mort, dont la valeur est estimé parfois à plus de 60 000 DA. «On est pris au piège de payer des médicaments invendables sur le marché et dont la date de péremption est dépassée», a-t-il ajouté. A en croire, ce pharmacien, cela concerne tous les fournisseurs d'Alger-Centre, de Constantine, de Tlemcen, et d'Oran. «Une situation qui nous met dans l'embarras», a-t-il dit. Les marques de pilule qui font défaut sur le marché sont celles faiblement dosées comme Mercilon et Marvelon et qui sont prescrites aux femmes hypertendues, cardiaques... Le problème se pose aussi pour les femmes qui allaitent, pour lesquelles on conseille de prendre Microval. Par ailleurs, et pour réduire et résorber les petites tumeurs et les kystes, les médecins spécialistes prescrivent généralement aux femmes la pilule Diane35. Cette frange de femmes souffrant de maladies chroniques ne peuvent pas remplacer ce type de pilule qui leur convient chacune selon son cas par une autre marque. Ces dernières sont forcées de faire le tour des officines à la recherche de leur pilule devenue précieuse de nos jours. Et à voir le quota limité mis à la disposition des centres médicaux, certaines marques sont pratiquement introuvables, alors que celles qui sont parfois disponibles répondent à un très peut nombre de demandes quotidiennes, une situation qui commence à inquiéter sérieusement beaucoup de femmes, notamment celles qui ont décidé de limiter le nombre d'enfants ou d'espacer les naissances.