Dans une déclaration faite à notre journal, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani a démenti formellement l'information selon laquelle la fille du guide de la révolution libyenne Mouaamar Kadhafi se serait réfugiée en Algérie. Contacté par nos soins, hier, il a tenu à infirmer cette information rapportée lundi par le magazine français Jeune Afrique et reprise par des médias nationaux. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani a tenu à démentir formellement les rumeurs selon lesquelles Aïcha Kadhafi se trouvait en Algérie sous la protection du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Il a ajouté que ces informations «ne reposent sur rien et n'ont aucun fondement. Ceux qui sont derrière ces allégations sont connus par tous». Dans ce contexte, il y a lieu de rappeler les déclarations du Premier ministre Ahmed Ouyahia faites lors de la conférence de presse animée à l'issue des travaux de la tripartite. Il avait souligné qu'une «campagne médiatique est orchestrée par certains milieux hostiles à l'Algérie, notamment de lobbies aux Etats-Unis d'Amérique payés par le gouvernement marocain afin de nuire à l'image de l'Algérie». L'objectif serait aussi, selon certains observateurs, une manière d'affaiblir la position algérienne basée sur la non-ingérence dans les affaires internes de la Libye et l'appel au règlement du conflit dans un cadre pacifique. Cette position diplomatique n'arrange pas les intérêts des puissances militaires qui veulent à tout prix déclencher une guerre pour massacrer le peuple libyen, un peuple qui a mis à genou aussi bien la Suisse, la Grande-Bretagne que l'Italie, ont souligné à maintes reprises des spécialistes en géostratégie. Interrogée sur la position algérienne vis-à-vis de la guerre civile en Libye entre les différentes tribus, notre source du ministère des Affaires étrangères a souligné que «la position algérienne demeurera toujours la même», à savoir la solution proposée par l'Union africaine de règlement politique du conflit en impliquant toutes les parties, sans exclusion. A ce sujet, le responsable des Affaires étrangères a tenu à rappeler les déclarations du ministre délégué chargé des affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel, qui a affirmé, lors d'une récente conférence de presse à Alger, que «l'Algérie est en contact avec toutes les parties libyennes dans le cadre des efforts visant à trouver une issue pacifique à la crise». Autrement dit, le gouvernement algérien n'exclut aucune partie et serait ouvert à toutes les propositions visant le rétablissement de la paix en Libye et le règlement de la crise par des voies diplomatiques. L'Algérie restera attachée, selon notre source, à la feuille de route de l'Union africaine, une feuille de route qui «vise à garantir une transition démocratique et consensuelle pour le règlement de cette crise qui endeuille le peuple frère de Libye et qui a des répercussions graves sur la sécurité et la stabilité régionale». S'agissant de la mise en œuvre des résolutions de l'Organisation des Nations unies sur la Libye, le porte-parole des Affaires étrangères a indiqué que l'Algérie a pris acte. A ce titre, elle a procédé à la mise en œuvre des décisions du Conseil de sécurité, notamment pour le gel des avoirs de Kadhafi et de l'acheminement des aides humanitaires et alimentaires. Un rapport sera présenté au comité des sanctions de l'ONU le 26 juin, a également précisé notre source. Dans le but de garantir une transparence totale sur l'acheminement des aides humanitaires et alimentaires, l'Algérie a invité le Comité des sanctions à déléguer un représentant du système des Nations unies pour superviser l'opération au niveau du poste douanier de Debdeb. A notre question sur la représentation officielle libyenne au prochain sommet de l'Union africaine, notre source a estimé que cette question n'est pas de la compétence de l'Algérie.