Les travailleurs du secteur des communes dont le traitement reste l'un des moins avantageux de l'ensemble des travailleurs tous secteurs confondus, décident de réserver l'été 2011 à un mouvement de protestation inédit, en décrétant une grève cyclique non délimitée dans le temps, et ce à partir de ce 21 juin. Visiblement le chassé-croisé de l'été s'annonce palpitant entre les deux sections syndicales, le Syndicat national autonome des professionnels de l'administration publique (Snapap) et l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), régissant le secteur des communes. C'est ainsi que le Conseil national du secteur des communes (CNSC), affilié au Snapap, emboîte le pas à la coordination syndicale des communes de la wilaya d'Alger, sous l'égide de l'UGTA, en annonçant un nouveau débrayage qui prendra effet dès le 21 juin prochain. Après le gel de la grève illimitée qu'il a entamée le 9 mai dernier, le CNSC revient à la charge pour annoncer la reprise de son débrayage, après que les APC à obédience UGTA aient observé une journée de grève ce lundi. Réuni vendredi dernier à la maison des syndicats à Dar El Beïda, le Conseil national du secteur des communes, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, «constate, après analyse profonde de la situation qui prévaut dans le secteur des communes, les atteintes aux libertés syndicales enregistrées quotidiennement au niveau national et le silence et la complicité des pouvoirs publics». Contre la précarité de l'emploi et la dégradation du pouvoir d'achat La dégradation du pouvoir d'achat des travailleurs communaux face à la cherté de la vie et la précarité de l'emploi qui s'installe de plus en plus dans les communes avec le recours abusif aux recrutements précaires dans le cadre du pré-emploi, emploi de jeunes, IAIG se fait de plus en plus ressentir, d'après le syndicat sus- cité, qui ajoutera que «la non-satisfaction de la plateforme de revendications des travailleurs communaux, la fermeture des portes du dialogue et la non-participation de notre syndicat à l'élaboration du projet du statut particulier et du régime indemnitaire, et le recours aux intimidations et à la justice pour casser le mouvement de grève en violation totale de toutes les lois de la république et de la Constitution» sont des faits saillants qui ont caractérisé le mouvement de débrayage déclenché par le CNSC. Les membres du conseil national ont décidé à l'unanimité de reprendre la contestation par des grèves cycliques et appelle tous les travailleurs à observer un débrayage de deux jours, tous les mardis et mercredis de chaque semaine, suivi de rassemblements devant les sièges des wilayas et des daïras à compter du 21 juin prochain, pour exiger le respect des libertés syndicales et le droit de grève, la réintégration de tous les syndicalistes licenciés et suspendus arbitrairement, l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs communaux en harmonie avec le coût de la vie, l'ouverture de négociations sur le projet du statut et le régime indemnitaire des travailleurs communaux, de s'investir dans l'élaboration de toute la règlementation relative au monde du travail, la révision du statut particulier des corps communs, des ouvriers professionnels, des conducteurs et des gardiens, ainsi que l'abrogation de l'art.87 bis de la loi 90/11, en plus du maintien du régime de retraite sans condition d'âge.