Le deuxième jour de la grève des travailleurs communaux s'est distingué hier par l'adhésion de nouvelles communes au mouvement du Syndicat national autonome des professionnels de l'administration publique (SNAPAP), à l'instar des communes des wilayas de Bechar, Laghouat et Ghardaïa, selon Selloum Hocine, membre du conseil national du Syndicat des communaux. «Avec ces nouvelles adhésions, le taux de paralysie des communes est estimé entre 75% et 80% à l'échelle nationale», nous a précisé M. Selloum. «Cette grève pour la dignité des travailleurs des communes ne s'arrêtera qu'avec l'entière satisfaction de nos revendications, ou le cas échéant l'ouverture d'un dialogue entre notre syndicat et la tutelle», a-t-il ajouté. Cette grève pour la dignité, comme préfèrent l'appeler les travailleurs communaux, sera marquée par des rassemblements devant les sièges de wilayas tous les jeudis. Les travailleurs de quelques communes grévistes ont été victimes d'intimidations. Le Snapap et l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) se livrent à un bras de fer et cette dernière risque de perdre du terrain dans ce mouvement de grève, puisque de nombreuses communes qui étaient sous sa mainmise ont fini par rallier les rangs du Snapap, selon le conseil national de ce dernier qui fait état de pas moins de 50 communes à vocation syndicale unioniste qui ont fini par adhérer au Snapap lundi. Les travailleurs communaux, qui ont à leur actif quatre débrayages depuis le 30 mars 2010, décident ainsi de radicaliser leur mouvement par l'entame d'un débrayage illimité, en réitérant leurs revendications qu'ils veulent arracher haut la main, à commencer par la défense des libertés syndicales et du droit de grève, la revalorisation du point indiciaire pour garantir un salaire de base digne, l'intégration des vacataires et contractuels, en passant par la mise en place des statuts particuliers de tous les secteurs ainsi que l'application du nouveau régime indemnitaire avec effet rétroactif à partir de janvier 2008, le maintien de la retraite sans condition d'âge, l'abrogation de l'article 87bis de la loi 90/11. Par ailleurs, le syndicat des communaux s'oppose fermement à l'élaboration d'un nouveau code du travail qui va museler les libertés syndicales et le droit de grève. A priori, la réintégration du syndicaliste Hadji Ahmed de Chlef avec le recouvrement de tous ses droits, reste l'une des revendications du syndicat des communaux.