Après la grève observée dernièrement, les travailleurs d'Algérie Poste ont décidé d'ester en justice leur administration pour avoir refusé de prendre en charge leur plateforme de revendications et le non-respect des repositionnements des grades. Cette décision a été prise à l'issue d'une réunion des délégués de wilaya organisée en début de semaine. Les postiers comptent ainsi maintenir la pression et exiger une prise en charge effective de leur requête. Le conseil national qui se tiendra le 24 juin va décider de la suite à donner à leur mouvement de protestation «brisé par les intimidations et les menaces des responsables administratifs et le manque de solidarité dans la corporation». Selon un employé de la Grande Poste d'Alger, rencontrée hier, «la plupart des travailleurs ont été contraints de reprendre le travail, sous la menace du licenciement». Il a estimé également que l'absence d'un syndicat représentatif de la corporation a joué en leur défaveur. «La Fédération des travailleurs de la poste et des technologies de l'information et de la communication qui vient de négocier et de signer l'accord avec Algérie Poste par rapport à la revalorisation de 30%, n'est en aucun cas représentative des postiers», a-t-il précisé. Cette hausse s'étalera, faut-il le rappeler, sur une année. En effet, 20% de cette augmentation vont être versés à partir du 1er juillet 2011 et 5% à partir du 1er janvier 2012. Les 5% restants vont être perçus à partir du 1er juillet 2012. Cette mesure est vivement contestée par les travailleurs d'Algérie Poste, qui se voient lésés dans leurs droits socioprofessionnels, par rapport à la corporation d'Algérie Télécom qui vont bénéficier d'une augmentation de 40%, à partir du mois de juillet. Insatisfaits de cette augmentation annoncée, plusieurs travailleurs d'Algérie Poste d'Alger et de plusieurs wilayas du pays, notamment Bouira, Béjaïa, Oran, Tizi Ouzou, Chlef, Boumerdès poursuivent leur grève. Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, en visite d'inspection et de travail dans la wilaya d'Annaba, a appelé à cet effet à la reprise du travail total dans tous les bureaux de poste à travers le pays. Les postiers sont, pour leur part, mitigés. Alors que certains ont repris le service, d'autres sont déterminés à aller jusqu'au bout. Mais selon des sources bien informées, les postiers n'écartent pas la possibilité de durcir leur mouvement de protestation.