Les travailleurs de la SPA Cogo, ex-Sogédia, qui compte deux filiales, Es-senia et Sig, ont observé hier un sit-in devant le siège de l'Union de wilaya de l'UGTA, pour protester contre la dégradation de leur situation socioprofessionnelle. Ces derniers qui dénoncent ce qu'ils qualifient de bradage de l'entreprise se sont rassemblés devant le siège de la représentation locale de l'UGTA, situé dans le quartier populeux de M'dina Jdida, ceinturé par des agents de police pour éviter tout débordement. «C'est un coup de force et c'est contraire à la loi. Ils ont séquestré le secrétaire général de wilaya dans son bureau avant de le poursuivre en le menaçant jusqu'au parking de l'immeuble. Ce n'est pas comme ça qu'on revendique ses droits», affirme un représentant de l'UGTA. Les travailleurs qui réfutent ces accusations affirment que leur action est pacifique. «ce n'est pas la première fois que nous descendons dans la rue et à chaque fois nos actions se sont déroulées dans le calme», note un représentant du syndicat de l'entreprise. Les employés de l'ex-entreprise Sogédia, qui emploie au niveau de ses deux filières 170 travailleurs, réclament le paiement de leurs salaires, bloqués depuis le mois d'avril dernier et la suspension du processus de privatisation engagé depuis 2006. «Depuis la transformation de notre entreprise en société par actions et la cession de 80% du capital au groupe Kou-GC/Alger, l'activité a été arrêtée. Le partenaire n'a pas respecté la résolution N°05/56 du 27 août 2008 conclue avec le CPE. Il n'a réalisé aucun investissement et n'a assuré aucune formation au personnel», note un communiqué de la section syndicale. Le même document affirme que la direction du groupe partenaire, n'a pas respecté ses engagements en matière de préservation des emplois, de formation et de valorisation des ressources humaines, ainsi que le maintien de l'activité et l'augmentation de la production pour dégager des excédents exportables. Les travailleurs qui disent observer un sit-in ouvert jusqu'à la satisfaction de leurs revendications affirment que la direction du groupe n'a pas respecté l'accord conclu au mois de février 2007 prévoyant des départs volontaires. «C'est un véritable gâchis. L'Etat voulait moderniser et développer la filière des corps gras et voilà où nous en sommes. Le SGP et le CPE nous ont promis de prendre sérieusement en charge notre problème, mais rien n'a été fait. Toutes les autorités, aussi bien locales que centrales sont au courant de notre problème mais aucune n'a bougé. Certains travailleurs justifient de vingt ans d'ancienneté, et il serait injuste de leur faire endurer le calvaire qu'ils vivent au quotidien. L'Etat nous a engagés dans un tunnel et il doit assumer ses responsabilités», notent-ils. Les responsables de l'union de wilaya qui ont reçu une délégation des protestataires ont déclaré qu'ils sont solidaires de leurs revendications. «Nous avons transmis leurs doléances aux autorités compétentes et même au principal actionnaire de la SPA et nous attendons. Nous n'allons pas les laisser tomber, ce serait contraire à notre engagement de défendre les droits légitimes des travailleurs. Ile est encore possible de sauver cette entreprise et l'Etat doit obliger le groupe repreneur à respecter ses engagements», note un responsable de l'Union de wilaya.