La wilaya déléguée de Bab El Oued a procédé, le 9 juin courant, au déménagement des familles habitant à Z'ghara (Bologhine), dans des maisons menaçant ruine mais qui relèvent de leur propriété. Sur les huit familles qui ont été invitées à faire leurs bagages et à se regrouper au stade communal, 6 ont été recasées dans des chalets à Réghaïa et les deux autres ont été jetées à la rue puisque les autorités se sont arrangées pour démolir aussitôt les habitations évacuées. Censées être relogées provisoirement dans des chalets à Réghaïa, comme leurs voisins, à cause d'un glissement de terrain qui a endommagé leurs habitations, deux familles sur huit se sont retrouvées dans la rue depuis la semaine dernière à Z'ghara, plus précisément dans le quartier Jaillisse, dans la commune de Bologhine. «Nous sommes 8 familles qui sommes censées être recasées le plus tôt possible à cause du glissement de terrain qui a détruit une grande partie de nos maisons. Le représentant de l'APC de Bologhine nous a informés que nous allons déménager le 9 du mois courant. Mais, le jour du déménagement, tout le monde y a eu droit sauf nous», racontent les deux familles. Le jour du déménagement, tout le monde s'est donné rendez-vous au stade de Bologhine. Les familles sont toutes descendues avec leurs bagages chargés sur des camions réquisitionnés par les familles elles-mêmes. C'est au niveau du stade que tout s'est joué. «C'est l'APC qui nous a demandé d'embarquer nos bagages sur les camions. Après que nous ayons découvert que nous sommes exclues de cette opération, nous sommes retournés à nos maisons, mais ces dernières étaient déjà démolies», ajoutent-elles. Cela fait presque deux semaines que ces deux familles ont perdu leur maison. Faute d'un logement neuf, elles se retrouvent dans la rue. Elles ont mis leurs enfants à l'abri chez leurs proches parents en attendant de voir plus clair. Leurs bagages sont toujours chargés sur les camions. «Bien que nous n'ayons pas été évacués avec les autres, il fallait au moins nous laisser nos maisons. Nous n'avons pas où aller», indique-t-on. «Nous avons à plusieurs reprises contacté le président d'APC de Bologhine. Mais souvent, il nous trouve des excuses telles que : 'Nous allons régler votre situation'. Il ne nous reçoit plus. Ils ont donné nos deux décisions d'affectation de logements à leurs proches», croient-elles savoir. Au niveau de l'APC, les élus disent avoir agi uniquement en fonction des instructions données par la wilaya déléguée de Bab El Oued. «Nous avons appliqué les décisions du wali délégué. Nous avons reçu six décisions pour six familles. Les deux autres familles, nous allons essayer de leur trouver des solutions dans le plus proche délai», nous a déclaré M. Latreche, vice-président de l'APC. Concernant la démolition des maisons évacuées, M. Latreche explique : «Ces familles risquent de perdre leur vie en habitant à l'intérieur de ces maisons. Ces dernières ont perdu leurs plafonds, leur parterre, leurs murs. C'est une catastrophe. C'est pour leur intérêt que nous les avons détruites».