Les émeutiers ont fustigé le ministre de la Solidarité nationale et les autorités de la wilaya d'Alger qui tardent à concrétiser leurs promesses. Les sinistrés de l'explosion à la cité Chevalier dans la commune de Oued Koriche ont bloqué la route à la fin de la semaine dernière pour protester contre le retard dans leur relogement. Plus de 400 jeunes ont dressé des barricades et interdit la circulation automobile, à partir de 15 h, sur la voie menant de Djenanane Hacène vers Alger-Centre. Des affrontements entre les sinistés et les services de l'ordre ont été déclenchés et des véhicules de passage saccagés, selon des témoins oculaires. Les émeutiers ont fustigé le ministre de la Solidarité nationale et les autorités de la wilaya d'Alger qui tardent à concrétiser leurs promesses. Les sinistrés, gagnés par un sentiment de colère et de désespoir, ont menacé d'investir à nouveau la rue et d'occuper le siège de l'APC. La situation, a-t-on appris auprès des habitants, se complique davantage suite au refus des familles sinistrées d'être relogées dans des chalets. La réunion, jeudi, du comité de quartier avec le ministre de la Solidarité nationale n'a abouti à rien. « Le ministre propose de nous recaser dans des chalets, ce que nous avons refusé catégoriquement », dira un des représentants des habitants. Toutefois, une source de l'APC de Oued Koriche, dont les responsables étaient pris à partie par la population, affirme que huit familles ont finalement accepté d'être relogées. « Huit familles sur les 17 touchées par l'explosion à la cité Chevalier ont accepté d'être relogées dans un site de chalets à Réghaïa. Les 9 récalcitrantes veulent être relogées dans des habitations en dur », soutient notre interlocuteur, en faisant remarquer que le ministre de la Solidarité a parlé de recasement sans préciser la nature du logement. Notre interlocuteur affirme que les personnes sont « manipulées ». « Il s'en est trouvé parmi les protestataires des personnes qui ont saccagé des biens de l'APC, des véhicules qui ont servi pour enlever les gravats », s'indigne-t-il. Le nombre de familles sinistrées pose également problème, constate-t-on sur place. Alors que le comité de quartier exige le relogement de 45 familles victimes de l'explosion, le département de Ould Abbas, lui, affirme ne disposer que de 17 chalets. Ainsi, cinq jours après le drame, des familles continuent de passer leurs nuits sur place, à la belle étoile ou chez des voisins. « La promesse de relogement dans les 24 heures n'est pas réelle », peste un jeune habitant. Et un autre de fulminer : « Si le sinistre s'était produit à Hydra, ils auraient recasé les habitants en moins de 12 heures de temps. » Le wali délégué de la circonscription administrative de Bab El Oued a invité les représentants des familles sinistrées à une réunion. Une ultime tentative pour trouver une solution aux habitants et calmer les esprits. Faute de quoi, la situation risque de dégénérer à tout moment. Djamel G. , Nadir Iddir