Le président de la section criminelle de la cour de Annaba a condamné jeudi un trafiquant de nationalité tunisienne à 6 ans de prison ferme. L'accusé, de son vrai nom Bekouche Mohamed Adel, âgé d'une quarantaine d'années, est accusé de faux et usage de faux, trafic d'influence, usurpation d'identité et violation d'une institution militaire. Son complice, L. Yacine, la trentaine, a écopé de 3 ans de prison ferme, alors que la compagne du principal inculpé a écopé de 6 mois de prison avec sursis sous le chef d'inculpation d'hébergement illégal d'un citoyen de nationalité étrangère. Quant à l'agent de sécurité de la daïra de Annaba et un agent administratif d'une antenne de l'APC, ils écoperont de la même peine, un an de prison avec sursis. Selon l'arrêt de renvoi de la chambre d'accusation, cette rocambolesque affaire a éclaté au mois de septembre 2010, lorsque les services de la section de recherches de la gendarmerie ont reçu des informations faisant état de la présence d'un citoyen d'origine tunisienne installé à Annaba depuis 2005, muni d'un faux passeport algérien et d'une fausse carte d'identité également algérienne portant le nom de Lakhal Adel. Après enquête, il s'est avéré que le nom en question ne figurait pas sur les registres de l'état civil de l'APC de Annaba. Des recherches approfondies ont permis de découvrir que les vrais faux documents délivrés par les services de l'APC et la daïra ont été établis par la complicité de L. Yacine, un chauffeur de taxi clandestin. En 2006, S. Mimi, la trentaine, mariée divorcée fait la connaissance du Tunisien et l'héberge chez elle pendant plus de trois ans à la cité Oued Edeheb. Son compagnon lui monte même une entreprise d'informatique en son nom. Des points d'ombre dans cette affaire subsistent. D'abord, l'étroite relation du Tunisien avec un Français et leurs fréquents déplacements au sud algérien, notamment à Bordj Badji Mokhtar, des randonnées qui les ont menés jusqu'à Gao, au Niger, pour vendre des 4x4, d'après l'accusé. Ensuite, des photos sur son téléphone portable à l'intérieur d'une caserne d'aviation à Bordj Badji Mokhtar et à bord d'un avion militaire. Le représentant du ministère public n'a pas écarté, lors de son réquisitoire, la thèse d'une affaire d'espionnage que le juge n'a pas pris en considération pour manque de pièces à conviction. Quant à la peine requise, elle était de 15 ans de prison ferme.