Le leader libyen Mouammar Kadhafi doit quitter le pouvoir plutôt que de menacer, a annoncé hier à Madrid la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, citée par les agences occidentales. «Plutôt que de proférer des menaces, Kadhafi doit faire passer en premier le bien-être de son peuple, quitter le pouvoir et faciliter une transition démocratique», a annoncé la chef de la diplomatie américaine, interrogée sur les menaces du dirigeant libyen de s'en prendre à l'Europe. Le colonel Kadhafi a promis de «porter la bataille en Europe» si l'Otan ne mettait pas fin à ses opérations militaires en Libye. Mme Clinton estime également que le soutien des pays africains à l'opération en Libye «est fort et continue de grandir», malgré la décision de l'Union africaine de ne pas exécuter le mandat d'arrêt lancé par la Cour pénale internationale contre le leader libyen. «Le peuple libyen est capable de porter un jour la bataille en Méditerranée et en Europe. Il pourrait s'en prendre à vos foyers, vos bureaux et vos familles, qui deviendraient des cibles militaires légitimes (...). Nous sommes capables de nous ruer sur l'Europe comme des criquets ou des abeilles», a lancé le colonel dans une allocution relayée par haut-parleurs à ses partisans rassemblés vendredi soir sur la place Verte à Tripoli. «Nous vous conseillons donc de faire marche arrière avant de subir une catastrophe», a déclaré le leader libyen. Il a notamment appelé ses partisans à reprendre les armes livrées par l'armée française aux insurgés libyens.