Dans les piscines privées, où les clients savourent de vrais moments de détente, l'accès revient entre 900 et 1400 Da la personne. Dans les complexes implantés dans les communes populeuses, comme Bab El Oued et sa piscine El Kettani, l'entrée est «symbolique» (30 Da) mais la qualité de la prestation est nulle. L'incroyable affluence quotidienne transforme El Kettani en une ruche d'abeilles. Les estivants se plaignent en ces journées de fortes chaleurs de la cherté des tarifs d'accès aux piscines. C'est le cas de «Kiffan Club» qui se trouve dans la commune de Bordj El Kiffan. L'entrée à cette piscine revient à 900 DA par jour et par personne pour les adultes et à 500 DA pour les enfants de 2 à 10 ans. La piscine est ouverte tous les jours de la semaine de 10h à 19h. Durant le week-end, la piscine ouvre de 10h à 20h. «Les tarifs sont très élevés. Une journée nous coûte jusqu'à 5000 DA. Ils nous interdisent de ramener la nourriture de l'extérieur. Nous devons acheter tout à l'intérieur alors qu'une petite bouteille d'eau minérale est vendue à 100 DA», relève un client. Abdenour, notre guide, n'est pas de cet avis. «Les tarifs sont raisonnables par rapport à ceux des autres piscines où l'accès est à 1400 DA», dit-il. En effet, à côté de «Kiffan Club», il existe une autre piscine dont l'accès est effectivement facturé à 1400 Da par personne. «Ces prix répondent au luxe qu'offre Kiffan Club à sa clientèle notamment la sécurité, la propreté, l'organisation et l'animation. Les gens préfèrent venir ici surtout pour l'endroit qui est vaste et les toboggans. Le complexe est composé de trois piscines (adultes, enfants, bébés). Il répond à toutes les conditions d'hygiène», ajoute Abdenour. Malgré «les tarifs élevés», la piscine attire beaucoup de monde. Elle est habituellement fréquentée par plus de mille personnes par jour, assure notre guide. «Durant le week-end, ce chiffre augmente un peu plus. Mais cette année, le nombre des visiteurs a diminué à cause du programme chargé des familles et le mois de Ramadhan qui est à nos portes» dit-il. Plus de 100 agents travaillent à «Kiffan Club». La plupart d'entre eux sont des étudiants engagés à titre de saisonniers. «Chaque année, nous travaillons à la piscine pour gagner de l'argent. Parmi nous, il y a des diplômés qui n'ont pas encore trouvé de travail selon leurs études. Le salaire dépasse les 20 000 DA par mois. En plus, nous profitons pour passer les vacances», dit un des jeunes du personnel. Les clients de la piscine se font des soucis concernant la nourriture qui se vend à l'intérieur. «Non seulement, elle est chère, mais elle est surtout inconsommable. Une simple pizza est à 300 DA. C'est une catastrophe. Nous avons même pris des photos que nous avons publiées sur facebook pour les dénoncer et les pousser à mieux considérer les clients», s'emporte un estivant. D'autre part, pour y entrer, il faut respecter les clauses du règlement intérieur. Il est ainsi interdit de laisser passer les enfants et les adolescents sans leurs parents, il ne faut pas ramener la nourriture avec soi sauf les produits secs. Malgré l'interdiction, des visiteurs arrivent à déjouer la vigilance des agents de sécurité et y font entrer n'importe quoi. L'un d'eux a réussi à introduire une grande jatte de couscous avec de la pastèque découpée en tranche. Quand les agents l'ont découvert, ils n'en revenaient pas ! L'interdiction de faire entrer de la nourriture est motivée par le souci d'éviter toute intoxication alimentaire qui, le cas échéant, pourrait être imputée à l'établissement dont l'image et la réputation en seront entachées. En contrepartie, l'établissement assure que les pizzas qu'il offre à ses clients ne sont pas susceptibles de provoquer des intoxications. Parlant de sécurité, au moment de notre passage, un des clients dit au guide qu'on lui a volé son argent. «Souvent, des vols sont enregistrés au niveau de la piscine. Bien que dans chaque coin se trouve un agent qui veille pour notre sécurité. On vient de me voler mon argent. Je ne sais pas qui. Nous payons cher et nous ne sommes même pas en sécurité !», déclare-t-il. L'absence des caméras de surveillance au niveau de la piscine a laissé les portes ouvertes pour ceux qui viennent pour voler où pour embêter les visiteurs. «Les lieux ne sont pas surveillés. Il n' y a que 4 agents de sécurité à l'entrée», confie un homme habitué de l'endroit. Piscine El Kettani (Bab El Oued) : 30 DA l'entrée Bab El Oued, une des communes les plus peuplées de la capitale, dispose de deux plages, à savoir R'mila limitrophe au stade Ferhani, et El kettani. Durant l'été, la place El Kettani accueille des milliers de personnes. Toutes les familles des quartiers environnants s'y retrouvent pratiquement tous les jours. Depuis quelques années, il est possible aussi d'accéder à la piscine. Le prix de l'entrée est fixé à 30 Da par personne, toutes catégories confondues. La piscine est ouverte au public de 10h à 17h. «Nous recevons entre 500 et 800 personnes par jour. Le tarif est presque gratuit, symbolique. L'endroit est situé dans un quartier populaire. Tout le monde a le droit d'y accéder», affirme M. Atbi, responsable à la ligue de voile. Quand la fréquentation atteint le sommet, la piscine ressemble à une ruche d'abeilles. Tout le monde se retrouve en même temps dans les différents bassins disponibles. Par conséquent, il n'est plus possible de se mouvoir à sa guise et de profiter de la piscine. Malgré cela, les gens semblent être satisfaits, beaucoup plus par le fait de se retrouver entre amis dans le même endroit que par les servies rendus par la piscine dont la fréquentation dépasse de loin les capacités d'accueil. Cela étant, la direction des lieux a décidé de tracer un programme spécial à mettre en pratique durant le mois sacré de Ramadhan (août). «Nous allons autoriser les familles d'accéder à la piscine dans la soirée, après le ftour. De plus, il va y avoir de l'animation comme l'organisation des fêtes. Cet endroit est magnifique. Nous pouvons nous baigner tout en profitant du paysage qu'offre la mer. La piscine est propre et bien organisée», assure M. Atbi.