L'indépendance du Sud-Soudan sera officiellement proclamée aujourd'hui avec la signature par le président Salva Kiir de la Constitution à Djouba, la capitale au cours d'une cérémonie solennelle, dans un contexte national tendu. La région autonome du Sud-Soudan s'apprête à devenir indépendante après cinq ans de conflit avec le Nord. Le Parlement sud-soudanais a ratifié jeudi la constitution intérimaire du futur Etat indépendant. Le gouvernement a également publié l'ébauche d'une Constitution provisoire dans laquelle le nom de l'Etat est, en anglais, Republic of South Sudan. Cette indépendance survient dans un contexte extrêmement tendu. Les heurts armés à la frontière entre le Nord et le Sud ont fait plus de 2360 morts cette année. Les indicateurs sociaux montrent que la région est l'une des moins développées au monde, et de nombreux différends avec le Nord du pays subsistent toujours à propos de la post-scission. Les principales divergences concernent le statut d'Abyei. Ce territoire suscite les convoitises en raison de son sol pétrolifère et de ses ressources en eau. Le Sud-Soudan accède à l'indépendance à la suite du référendum d'autodétermination organisé du 9 au 15 janvier 2011. L'ONU appelle à la fin du conflit La mission des Nations Unies au Soudan (Minus) a appelé jeudi les belligérants dans la province soudanaise disputée du Kordofan-Sud à mettre fin aux affrontements, trois jours avant son retrait officiel de cet Etat pétrolier. Le chef de la Minus, Haile Menkerios, a déploré l'incapacité du Nord comme du Sud à mettre en œuvre l'ensemble des clauses de l'accord de paix globale de 2005 (CPA) qui a mis fin à 22 ans de conflit entre Khartoum et rebelles sudistes. La Minus, forte de quelque 10 000 hommes, a été déployée dans le Nord et dans le Sud, conformément à l'accord de paix globale. L'armée soudanaise a toutefois empêché les Casques bleus de jouer un rôle efficace dans le conflit du Kordofan-Sud, qui a éclaté il y a un mois entre les troupes nordistes et des milices fidèles à la SPLA (armée sudiste). Par ailleurs, le président soudanais, Omar Hassan Al Bachir, a annoncé qu'il se rendrait au Soudan du Sud samedi à l'occasion de la proclamation d'indépendance du nouveau pays.