Dès les premières heures de la journée d'hier, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées sur la place faisant face à l'APC pour exprimer leur soutien au maire incarcéré sur ordre du juge d'instruction près le tribunal de Hadjout. Les services de police étaient présents sur les lieux mais n'ont opposé aucune restriction tant que les protestataires n'ont pas mis à exécution leur intention de marcher vers la daïra. «Libérez Mouhib !» scandaient les personnes regroupées devant des banderoles portant des slogans hostiles à l'appareil judiciaire. «Où est la justice ?» ou «Quand le plaignant devient victime» étaient les quelques inscriptions portées sur les banderoles. «Je n'aime pas forcément Mouhib mais je le soutiens car il a eu le courage de faire face aux locataires du centre des affaires qui ont créé un cabaret et transformé l'hôtel (Prestotel) en lieu de passe et de débauche», affirme le jeune Kader qui a été emprisonné pour s'être opposé aux locataires de l'hôtel et qui «s'indigne devant le comportement festif adopté par les locataires de l'hôtel suite à l'incarcération du maire qui a réussi à procéder à la fermeture des lieux pour une durée de 6 mois». Tous les protestataires clamaient l'innocence du maire en louant ses bienfaits mais n'ont, à aucun moment, fait allusion à son implication dans l'affaire de Staouéli. «Pourquoi le maire n'a-t-il pas été destinataire de convocation et a-t-il été arrêté comme un vulgaire voyou ? se sont interrogés les protestataires pour dire «que le maire est victime d'une machination». Par ailleurs, et quelques mètres plus loin, les citoyens de Zeralda sont indifférents mais toutes les personnes interrogées «refusent la décision d'emprisonnement au vu des enfants et de l'épouse du maire qui devait se rendre à l'étranger pour des soins cardiaques». Par ailleurs et au même moment, on apprend de source policière que «la juge d'instruction près le tribunal de Hadjout aurait procédé à l'audition de toutes les personnes impliquées dans les deux affaires pour lesquelles le maire à été incarcéré et du magasinier en retraite qui, selon nos sources, aurait affirmé que les articles (téléphones portables, téléviseurs plasma et autres) acquis auprès du fournisseur de Staouéli en 2008 par le maire n'auraient jamais franchi le seuil de l'APC». Pour l'heure, les protestataires entendent occuper la place jusqu'à la libération du maire. Le successeur du maire en voie d'être installé Selon des informateurs, «au moment où les citoyens s'étaient réunis en signe de soutien au maire de Zeralda, M.M. Hanniche et Zemmam, respectivement deuxième et troisième élus portés sur la liste des indépendants lors des élections, auraient été convoqués par le wali- délégué de Zeralda. La même source affirme que «le wali délégué serait sur le point de procéder à l'installation de Hanniche au poste de maire mais en qualité d'intérimaire, conformément à l'article 51 du code communal stipulant que le deuxième élu du même parti assurerait l'intérim du maire si ce dernier venait à être destitué de quelque manière que ce soit ou ferait l'objet de poursuites judiciaires». Selon des sources très proches de la daïra de Zeralda, «M. Hanniche assurera l'intérim jusqu'en octobre 2012, date à laquelle le mandat de Mouhib prendra fin».