Les dernières décisions prises par les tutelles à l'encontre des résidents grévistes concernant les ponctions sur salaire et maintenant le blocage total des rémunérations et des congés n'ont pas été sans conséquences sur l'ensemble des résidents. Plusieurs ont voulu geler leur action et des dissidences sont apparues au niveau de plusieurs CHU à l'instar d'Annaba, de Tlemcen et d'Alger. Dans un communiqué diffusé hier par le collectif des résidents de Constantine à l'issue d'une assemblée générale tenue dimanche dernier, les résidents de Constantine dénoncent toutes les démarches individuelles à l'encontre du mouvement national «alors que nous sommes si près du but et que la concrétisation du seuil minimal adopté par les résidents de Constantine dès le début de la grève est imminente». Ils ont d'ailleurs réaffirmé à la majorité leur solidarité et leur soutient au CAMRA en insistant sur la nécessité de préserver «l'Union nationale, arme qui a fait notre force durant ces derniers mois et sans laquelle aucune de nos revendications légitimes ne verrait le jour», ont-ils indiqué. Ils poursuivent : «Il a été convenu au sein de cette assemblée générale qu'on ne peut envisager le gel de la grève sans acquis palpables, et qu'une éventuelle décision passerait d'abord par la réunion nationale des délégués du CAMRA après concertation de l'ensemble des résidents à l'échelle nationale». Ils reconnaissent que le gel de la grève a été proposé, et pour cela, ils établissent «le seuil minimal de gel de la grève où certaines revendications ont été jugées urgentes par rapport à d'autres au sein de la plateforme de revendications vu qu'elles sont liées à la situation actuelle du résident et qu'elles ne nécessitent qu'une bonne volonté de la part de nos ministères de tutelle pour être concrétisées : publication du statut, la concrétisation de la feuille de route concernant les revendications pédagogiques établie lors de la conférence des doyens, la levée de toutes les sanctions à l'encontre des résidents grévistes. Pour les revendications en cours de négociations et qui peuvent prendre plus de temps pour être acquises, à savoir : le service civil, le service militaire et le droit syndical, «le combat continuera grâce à notre union nationale, vu qu'il ne sera pas question d'arrêter notre mouvement de protestation sans concrétisation de l'ensemble de notre plateforme de revendications», lit-on encore dans leur communiqué. Sur un autre chapitre, la situation au sein de la corporation des résidents semblent s'affaiblir malgré ces tentatives de «rester solidaires».Les communiqués se suivent et l'appel aux grévistes d'être présents au piquet de grève est lancé à travers toutes les voies. Un autre communiqué a été diffusé samedi dernier par le CAMRA, s'adressant aux grévistes après plus de 100 jours de lutte. Une analyse de la situation a été faite et les grévistes ont tenu plus de 20 sit-in dans les hôpitaux «pour dénoncer tantôt le silence de nos tutelles, tantôt la répression dont elle fait preuve pour casser notre mouvement», disent-ils avant de continuer : «Nous avons subi la pression et parfois le harcèlement de nos maîtres-assistants qui se trouvaient débordés dans nos services, et nous avons également subi les menaces de nos chefs de service qui veulent en finir avec notre grève pour prendre leurs vacances et passer leur Ramadhan en paix ; ces derniers se disent prêts à nous faire subir l'enfer après le gel de la grève». Les résidents ont adressé en fin de semaine des courriers à leurs ministères de tutelle et au président de la conférence nationale des doyens pour reprendre le dialogue dès le début de semaine prochaine. Dans ces courriers, ils ont précisé les conditions de gel de la grève pour lesquels ont voté les résidents à l'échelle nationale. ils attendent la réponse pour la reprise du dialogue.