Les conséquences du conflit armé libyen sur la sécurité dans la région sont telles que les services de sécurité craignent une tentative terroriste d'ensanglanter le mois de Ramadhan. Le double attentat kamikaze ayant eu lieu hier, tôt le matin, contre le siège d'une sûreté urbaine à Bordj Menaïel, à quelques dizaines de kilomètres du chef-lieu de wilaya, ne peut que conforter cette crainte. Deux morts, un policier et un civil, et une quinzaine de blessés ont été enregistrés dans ces deux attentats. L'un des kamikazes aurait foncé vers le siège de la sûreté urbaine à bord d'un véhicule piégé, tandis que le deuxième a tenté de foncer vers la foule à bord d'une motocyclette bourrée d'explosifs, dans le but de faire le maximum de victimes, avant d'être intercepté par un policier tué sur le coup. La veille, une embuscade a été tendue à une patrouille de la Gendarmerie nationale dans la commune de Baghlia, faisant deux morts parmi les gendarmes. Des sources crédibles n'écartent pas l'hypothèse que du semtex, puissant explosif volé en Libye, ait été utilisé dans le double attentat suicide. L'armée nigérienne avait, rappelle-t-on, saisi 640 kilogrammes de semtex, le 12 juin de l'année en cours, provenant de Libye. Une enquête a été ouverte par les services secrets nigériens. Des spécialistes du dossier sécuritaire n'écartent pas l'éventualité que des quantités de cette matière explosive ont été transportées par le GSPC, ou «Aqmi», vers les maquis encore en activité en Algérie.