Le personnel du siège régional d'Oran de l'office national de météorologie a entamé une grève illimitée depuis le 10 juillet dernier «pour amener la direction générale à respecter ses engagements en matière de révision de la grille de salaires et de réhabilitation de l'outil de travail», ont indiqué les représentants des travailleurs. Ces derniers, qui dénoncent l'absence de dialogue manifestée par la direction générale ont condamné les tentatives d'intimidation des grévistes et «les manœuvres de division menées par le biais de changements des personnels des brigades à travers les sites d'affectation», notent-ils. Les travailleurs qui se disent lésés par des salaires indécents avaient adressé une lettre à leur tutelle, le ministère des transports, au mois de janvier dernier. éAprès une audience avec M. Amara Tou le 12 février dernier, une commission paritaire a été installée pour discuter de la nouvelle grille des salaires et de la convention collective. Cette structure a travaillé pendant trois mois et finalisé son rapport qui a été transmis à la Direction générale pour mettre en œuvre l'accord conclu», affirme M. Kouroughli, le représentant des travailleurs dont des ingénieurs en météorologie, des techniciens supérieurs et des agents techniques dont certains justifiant de près de quarante ans de service. Curieusement, et alors qu'ils s'attendaient à une stricte application des clauses de l'accord, la direction générale leur fait parvenir le 7 juillet dernier une circulaire relative aux propositions d'augmentations salariales. «Ce fut la douche froide. Nous avions proposé des augmentations de l'ordre de 60 à 65% avec un effet rétroactif à partir de janvier 2010 ; la Direction générale n'a proposé que des augmentations ne dépassant guère les 20% et qui n'atteignent que 17% quand toutes les charges sont déduites». «Tout le travail de la commission paritaire et son rapport ont été ignorés. Imaginez une proposition de grille de salaires truffée de non-sens et qui est une véritable insulte à l'intelligence du personnel et une offense aux sacrifices des travailleurs. De plus, ce document est signé par le responsable du bureau du syndicat d'entreprise, une structure dont le mandat a expiré depuis 4 ans et dont la majorité des membres sont retraitables depuis deux ans. Ce bureau ne nous représente pas et il est illégal», affirment-ils. Une lecture des propositions de salaires formulées à l'issue d'une réunion du Conseil d'administration de l'entreprise tenue le 26 juin dernier fait sourire même les plus retors. En effet, un agent classé à la catégorie 5-3 avec 10 échelons est censé percevoir un salaire de 31 882 DA. Un autre classé à la catégorie 14-1 avec zéro échelon devra percevoir selon la proposition un salaire de 31 441 DA (appréciez la différence n.d.l.r). Et ce dernier percevra, si on suit la logique de la proposition, beaucoup moins qu'un agent classé à 13-1 avec 10 échelons et qui est censé bénéficier d'un salaire de 36 949 DA. Le document est truffé de ce genre d'anomalies. Les travailleurs s'élèvent, par ailleurs, contre les affirmations du directeur général qui avait annoncé dans un entretien accordé à un confrère que le personnel a bénéficié d'augmentations de salaires avoisinant les 80% : «De quelles augmentations parle-t-il quand des ingénieurs justifiant de plusieurs années d'expérience perçoivent beaucoup moins qu'une femme de ménage d'Air Algérie ?» s'insurgent-ils. Il y a lieu de noter que l'office régional couvre 10 wilayas de l'Ouest. Outre les postes du port et de l'aéroport d'Oran, l'office compte également des agents au port d'Arzew et dans dix wilayas de l'ouest du pays. Actuellement, la grève est suivie par les 98 travailleurs du siège de la direction régionale et de 230 employés à travers les autres villes de l'Ouest.