Le P/APC de Zéralda, Mouhib Khatir, interpellé et écroué depuis le 6 juillet 2011, est en grève de la faim jusqu'à ce jour, alors que «les autorités cherchent à cacher cette grève», a déclaré, hier, son épouse. Pour Mme Khatir, son époux «est accusé à tort car il a déposé, exactement, 28 plaintes et, en dernier, il s'est retrouvé inculpé et sous les verrous? Il est toujours en grève de la faim». Elle a ajouté que son époux «n'a reçu aucune réponse concernant les plaintes qu'il a déposées», en précisant qu'il n'a que les accusés de réception. L'épouse, atteinte d'une maladie chronique, avait également entamé une grève de la faim mais l'a gelée suite aux exigences de ses médecins. Elle se demande : «Où est la vraie justice dans tout ça ?» Car, pour elle, «M. Abdeli, procureur général près la cour de Blida, qui vient d'être muté au parquet général de justice de Constantine, est le premier mis en cause, en complicité avec M. Amara, employé au ministère de la Justice». «Ils sont complices, c'est une magouille», souligne-t-elle. Concernant l'affaire des téléphones portables, Mme Khatir a indiqué que le P/APC avait fait un bon de commande, et comme il avait constaté que les factures ne correspondaient pas au bon de commande, il a refusé de signer et a déposé plainte dans ce contexte qui s'est retourné contre lui. Concernant le nombre de téléphones, elle a ajouté qu'elle n'a pas le chiffre exact. «Une chose est sûre, c'est que d'ici la prononciation du verdict, il pourra atteindre 100». Pour l'outrage à agent de police, elle a déclaré que son époux «ne savait pas à qui il avait affaire, car les policiers ne se sont pas présentés en tenue et deux voitures l'ont coincé. Un homme en civil avait ouvert sa portière et lui a demandé de le suivre pendant que les autres policiers l'attendaient à l'intérieur des deux véhicules». Elle a ajouté que «c'est un kidnapping et non pas une arrestation, car ils étaient à quelques mètres du barrage de police». En effet, il lui est reproché des broutilles, comme une facture impayée, un abus d'autorité pour avoir constaté l'illégalité d'un cabaret dans sa ville, en sa qualité de maire, cabaret dont le procureur était devenu le protecteur, ainsi qu'un faux témoignage suite à une plainte contre le maire pour diffamation. L'épouse souligne que «lors de la perquisition et lors du kidnapping de mon mari, c'est la brigade antiterroriste qui l'a appréhendé ? Est-ce logique ? Est-ce que mon époux est un terroriste ?» Mme Khatir a confirmé que son époux a bénéficié d'une liberté provisoire, en disant : «Oui, mon mari a refusé catégoriquement de signer les PV car il n'était pas d'accord sur ce qui était mentionné dessus et a, entre autres, refusé de quitter la prison tant que son dossier n'est pas blanc et blanchi de tous les chefs d'inculpation retenus contre lui.» Concernant les deux affaires d'escroquerie et outrage à policier dont il est accusé, elle a déclaré que la chambre d'accusation près la cour de Blida tranchera, le 25 juillet, en disant que son dernier mot est : «M. Abdelaziz Bouteflika, je vous implore de faire votre travail en tant que chef d'Etat car je n'ai plus confiance ?»