La Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) a publié hier un rapport sur les violations des droits de l'homme commises à l'encontre des manifestants depuis la chute du dictateur Ben Ali, le 14 janvier 2011.Depuis le début de la période de transition en Tunisie, le pays a connu des sit-in, grèves et manifestations successives. Des revendications politiques, avec la préparation du prochain scrutin électoral, mais également des revendications sociales sont en permanence à l'ordre du jour. Les Tunisiens s'impatientent face au poids du chômage et à des promesses non tenues. Les témoignages recueillis par la FIDH à Tunis mais aussi à Siliana et Kasserine, dans le centre du pays, font état d'un usage «disproportionné» de la violence à l'encontre des participants à des manifestations organisées, et de graves violations des droits de l'homme. A Tunis, plusieurs personnes témoignent et racontent comment elles ont été arrêtées et brutalisées par des policiers, pour certains en civil et cagoulés. D'autres racontent avoir vu des policiers frapper des manifestants de manière indiscriminée avec des matraques, y compris des femmes et des enfants. Des manifestations organisées à Tunis, les 6 et 7 mai dernier, pour demander la démission du gouvernement provisoire ont également donné lieu à de graves violations des droits de l'homme commises par les forces de sécurité. Des vidéos ont notamment circulé montrant des policiers en train de rouer de coups une jeune fille et un enfant, et de nombreux témoignages ont fait état de violences commises notamment à l'encontre de journalistes présents. La Fédération internationale de défense des droits de l'homme demande aux autorités tunisiennes de mettre un terme à la répression des manifestations, de lever l'état d'urgence et d'interdire le port de cagoule par des membres des forces de sécurité intérieure.