Les travailleurs des champs de Hassi R'mel ont dénoncé, hier, le système de prime d'intéressement (partage de bénéfices) que compte appliquer la direction de Sonatrach aux salariés du groupe. Les travailleurs s'interrogent également sur l'entrée en scène du syndicat de Sonatrach «non représentatif» dans cette affaire, alors «qu'il a brillé par son absence lors des grèves et des sit-in organisés par les salariés de Hassi R'mel». Selon un syndicaliste qui a requis l'anonymat, le «syndicat illégitime de Sonatrach fait diversion et ne peut pas parler aux noms des travailleurs de Hassi R'mel». Notre source a souligné que le système choisi par la direction du groupe dans l'octroi de la prime d'intéressement est catégoriquement rejeté par les travailleurs qui dénoncent l'accord signé entre la direction et le syndicat d'entreprise. La compagnie pétrolière attribue annuellement à chaque fin d'exercice une prime d'intéressement (appelée partage de bénéfices et parfois le 13e mois) aux travailleurs en se basant sur le système de paliers (cadre supérieur, cadre moyen, agent de maîtrise et agent d'exécution). Suivant ce classement, le montant de la prime d'intéressement n'est pas le même. Les travailleurs de Hassi R'mel ont déjà rejeté ce système dans le cadre de leur plate-forme de revendications transmises à la direction générale du groupe Sonatrach en 2008. Les protestataires ont demandé la révision à la hausse de la prime d'intéressement et le bannissement du système de palier (un seul palier). «Le syndicat de l'entreprise a agi seul sans consulter la base. Nous avons déjà rejeté la proposition de la prime d'intéressement. Le syndicat est illégitime et ne représente que lui-même. Nous n'adhérons pas à cette démarche quand bien même elle permet à des travailleurs de bénéficier d'une prime indispensable. Nous avons envisagé de revendiquer la hausse de la prime et l'instauration d'un seul palier. Mais, l'intervention du syndicat a tout basculé», a ajouté notre source. Le montant de la prime d'intéressement varie entre 100 00 à 210 000 DA, selon le système de palier. Pour notre source, le montant reste «dérisoire» et ne répond pas «aux attentes des travailleurs». Les sections syndicales de Sonatrach envisagent, selon notre source, de créer un syndicat autonome de manière à entreprendre des actions «radicales» et à «échapper aux pressions de l'UGTA». La réaction de rejet de l'accord signé entre le syndicat et la direction par les travailleurs de Hassi R'mel s'ajoutent à celles des sections syndicales des activités Amont et Transport par canalisations (TRC) qui sont monté au créneau, il y a quelques jours, pour remettre en cause la démarche du syndicat de l'UGTA.