A quelques jours du Ramadhan, la senteur de ce mois sacré plane sur la ville de Tébessa où il se prépare un mois à l'avance. Les familles tébessiennes donnent une grande importance aux repas. Dès la matinée, on voit les femmes se ruer vers les épiciers se trouvant dans l'ancienne ville et rester au moins une demi-heure pour choisir les meilleures épices pour la préparation de leurs repas, notamment le tebel, karwiya, qerfa et le fric, ce blé moulu utilisé pour la chorba qui constitue une entrée de la table du Ramadhan et qui permet de récupérer l'énergie perdue pendant la journée. La deuxième coutume pendant ce mois sacré, c'est le renouvellement de la vaisselle. Les femmes de Tébessa, comme celles d'autres villes d'Algérie, tiennent à acheter de nouveaux ustensiles de cuisine, surtout la marmite en argile ou en terre spéciale pour préparer la chorba. La plupart font le grand nettoyage de leurs maisons, d'autres refont la peinture et changent le décor de la maison. Il y a même ceux qui achètent des meubles neufs. Pendant ce mois sacré, de nombreuses femmes font montre de leurs talents culinaires en variant les plats dont el halla. Seules 10% des familles de Tébessa préparent ce plat qui remplace généralement la chorba. Il est préparé à la base de levure et de farine. On mélange les deux produits et on les laisse fermenter pendant des heures, puis on dissout la pâte obtenue dans de l'eau et on ajoute des épices. Après deux heures de cuisson, on aura une très bonne soupe. Pour le deuxième plat de la table de Ramadhan, c'est généralement la dolma, un plat à base de viande hachée et d'olives vertes. Généralement, on prépare pour le premier jour du jeûne la marga hloua qu'on appelle à Alger tajine hlou ou lhem hlou. A Tébessa, la coutume veut que les plats soient sucrés. Il faut noter que le bourek est omniprésent sur les tables du Ramadhan. Les traditions algériennes peuvent varier entre chaque wilaya mais toutes ont un objectif commun : faire du Ramadhan un mois pas comme les autres.