Point d'avancée dans le conflit opposant la direction des transports de wilaya de Tizi Ouzou aux opérateurs privés du transport de voyageurs par bus. Ces derniers viennent, en effet, de dire «non» à une proposition du wali, Abdelkader Bouazghi, portant sur l'aménagement d'un autre espace à l'intérieur de la gare Kef Naadja, pour servir le transport routier. «On s'est rendu au niveau de la gare de Bouhinoun dimanche, aux environs de 18 h, en compagnie du wali et du directeur des transports, afin de constater de visu les manquements existant sur place», nous dira un représentant du collectif des transporteurs. Sur les lieux, ajoute la même source, «le wali a reconnu que l'infrastructure en question ne répond pas aux normes d'exercice du transport routier, notamment en ce qui concerne les quais réservés au bus». Les représentants des transporteurs, «une vingtaine», selon notre interlocuteur, ont expliqué comment les espaces qui leur sont réservés ne peuvent répondre à leurs besoins. Il a été question d'expliquer que les quais, d'une longueur de 13 m, ne peuvent abriter les grands bus de 50 places. «Les normes sont de 16 m/5 m minimum» , explique notre source. L'occasion était aussi de prouver que le stationnement de deux bus l'un à côté de l'autre gênait l'ouverture de la porte arrière du premier. Les lieux d'attentes des usagers sont trop proches des quais, et le voyageur n'est pas mis dans de bonnes conditions. S'agissant de la bâtisse qui sert de hall, elle a une porte d'entrée et une autre pour se diriger vers les quais, rien de plus. «Tout ces arguments ont poussé le wali à instruire sur place le directeur des transports de trouver une autre alternative à cette situation. C'est ainsi que M. Bouazghi a proposé l'espace se trouvant actuellement en face de la bâtisse afin qu'il soit aménagé au transport routier, nous explique le même représentant. Ainsi, après cette visite, le collectif des transporteurs s'est réuni hier matin pour étudier la proposition faite par l'administration. «La base a refusé catégoriquement la proposition et a réitéré sa revendication essentielle, à savoir la réouverture de l'actuelle gare routière de la ville, en attendant la construction d'une autre propre au transport routier», a fait savoir un membre dudit collectif. Pour lui, «cela constitue le retour à la case départ et au point zéro, du moment qu'aucune avancée n'a été réalisée, malgré l'intervention du wali». Il faut dire que les opérateurs ont émis beaucoup d'espoir sur l'intervention de M. Bouazghi, qui s'est saisit du dossier dès son retour de congé. Une réunion a aussitôt eu lieu, rappelle-t-on dimanche, entre le premier magistrat de la wilaya et les transporteurs. Ces derniers ont tenu durant la matinée du même jour un sit-in de protestation devant le siège de l'hémicycle Aïssat-Rabah, pour réclamer une solution à leur problème. Le débrayage qui entre dans son quarantième jour, aujourd'hui, a été déclenché, faut-il le rappeler, le 24 juin denier, lorsque l'administration locale a procédé à la fermeture de la gare routière de la ville devant les transporteurs par bus. Une décision entrant dans le cadre de l'application des délocalisations des stations de transports dans les périphéries de la ville, comprise dans «le plan de décongestion de la ville», élaboré par la direction des transports en étroite collaboration avec différents intervenants. Que reste-t-il alors ? Et quelle autre voie à envisager pour les transporteurs qui ont épuisé presque toutes les issues possibles ? Après le dialogue échoué avec la direction locale, le ministère de tutelle et le wali, il semblerait qu'on soit, «malheureusement», dans un cercle vicieux. Le citoyen continue pour sa part de payer les frais d'un conflit dont il n'est pas responsable !