Un contrôle rigoureux et de qualité sera mis en place, à partir de 2012, afin de réguler le marché du médicament, a annoncé, hier, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Ould Abbas. Dans une conférence de presse, organisée au siège de son département, le ministre a indiqué qu'une commission composée de pharmaciens sera constituée pour contrôler l'arrivée des médicaments au niveau des douanes (aéroports et ports). Cette nouvelle gestion permettra, selon le ministre, d'avoir un état des lieux du stock des médicaments. Il a ajouté que la plupart des boîtes pharmaceutiques omettent de faire la situation de leur stock, ce qui «rend difficile au ministère d'évaluer le stock réel des médicaments disponibles ou indisponibles». En ce qui concerne la situation actuelle, le ministre a dressé un bilan positif de la situation des produits pharmaceutiques disponibles en stock, niant catégoriquement l'existence d'une quelconque pénurie. Avec des chiffres à l'appui, M. Ould Abbès a déclaré que le nombre de médicaments enregistrés, soit 5584 produits, prouve que 77% des médicaments nécessaires sont disponibles, au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). Dans ce cadre, le Secrétaire général du ministère, Khelladi Bouchnak, a soutenu les déclarations du ministre en affichant que de l'ensemble des traitements enregistrés, 3953 sont des produits génériques, dont 1350 produits localement. «Toute la gamme des produits couvrant la pathologie d'urgence, les pathologies chroniques, les pathologies de saison, le diabète sont disponibles», a affirmé l'intervenant qui a ajouté que «les contraceptifs oraux, qui ont connu une certaine tension, sont actuellement en cours de dédouanement. «Rappelant la politique nationale qui encourage la production nationale pour arriver à couvrir 70% des besoins du marché, il a souligné que 123 unités investissent dans la production. Interrogé sur les traitements anticancéreux, le ministre a encore une fois, nié l'existence d'une rareté dans les traitements, en précisant que tous les produits spécifiques aux traitements des pathologies cancéreuses, soit 129 DCI (dénomination commune internationale), existent au Centre de Pierre-et-Marie-Curie (CPMC), à l'exception d'un seul produit, «qui sera disponible incessamment, car la commande a déjà été introduite». Présent à la rencontre, M. Zemmouchi, vice-président du Syndicat national autonome des pharmaciens d'officine (Snapo) s'est interrogé sur le retard accusé par la tutelle pour sévir et mettre un terme aux «lobbies», qui sont à l'origine des «perturbations» de la distribution des produits pharmaceutiques. «Le ministère n'est pas chargé de faire un constat et dire que ce sont les lobbies qui tiennent le monopole du marché du médicament et sont responsables des pénuries de certains traitements, mais il doit agir et imposer sa loi», s'est interrogé M. Zemmouchi. Ce dernier a estimé impossible d'atteindre l'objectif tracé par le ministère et qui consiste à couvrir la demande nationale à hauteur de 70%, puisque, dit-il, «le marché est fermé». Pour sa part, le représentant de l'Unop s'est interrogé sur les 23% de médicaments manquants. «Vous dites, Monsieur le ministre, que les traitements enregistrés représentent 77% des médicaments nécessaires, alors, qu'en est-il pour les 23%». Dans un autre volet, M. Ould Abbès a souligné que les 70 opérateurs qui ont déposé leurs demandes de programmes d'importation ont obtenu leurs programmes.