Visiblement inquiète d'un éventuel effet domino sur le pays au regard des remous qui affectent tous les secteurs d'activité, Mme Hanoune a appelé les responsables algériens à “anticiper”. Craignant sans doute l'effet de contagion sur le pays et instruite aussi des enjeux du sérail, la porte-parole du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune, a appelé, hier, le président de la République, qu'elle a souvent épargné dans ses charges publiques contre les responsables, à prendre “des mesures audacieuses qui répondent aux exigences de la situation exceptionnelle” que vit le pays. “à situation exceptionnelle, des mesures exceptionnelles”, a préconisé Mme Hanoune lors de son intervention à l'ouverture d'une réunion du bureau du parti de la wilaya d'Alger. “Ces décisions attendues doivent servir de base à une révision de la Constitution qui consacrera le principe de séparation des pouvoirs et donnera lieu à l'élection d'une Assemblée constituante démocratique et au renouvellement des institutions de l'état”, a-t-elle dit. Visiblement inquiète d'un éventuel effet domino sur le pays au regard des remous qui affectent tous les secteurs d'activité, Mme Hanoune a appelé les responsables algériens à “anticiper”. “Les développements dans la région nous interpellent ; on doit anticiper.” Selon elle, l'élection d'une Constituante, l'une des revendications du parti depuis sa création, constitue l'une des mesures à même d'ouvrir les perspectives d'un renouveau pour le pays. Mais le PT, probablement échaudé par l'expérience démocratique avortée née des événements de 1988, demande à ce que cette dynamique ne butte pas sur le “cadre ancien, obsolète” dont les institutions sont, désormais, disqualifiées. évoquant les dernières consultations politiques menées par la commission Bensalah, Mme Hanoune, qui avait il y a quelques semaines qualifié certains convives à ces consultations de “cadavres”, s'est félicitée de ce que l'initiative du président de la République “a permis à tous les acteurs politiques d'exprimer leurs opinions en toute démocratie”. Selon elle, les partis politiques “sont appelés aujourd'hui plus que jamais à réagir face à la dynamique que connaît la société et à afficher leurs positions à l'égard des mouvements de protestation dans les différents secteurs d'activité”. Sur le front social, en ébullition permanente depuis maintenant plusieurs mois, l'ancienne candidate à l'élection présidentielle a estimé qu'une révision de la politique sociale et de solidarité est plus que jamais nécessaire. Dans ce contexte, elle n'a pas dissimulé son désappointement devant le nombre d'Algériens, en constante augmentation, qui vivent sous le seuil de pauvreté. “Il y a 1,5 million de couffins du Ramadhan qui vont être distribués. Si vous considérez qu'il y a au minimum quatre membres dans chaque famille, vous aurez le chiffre de 6 millions d'Algériens qui vivent sous le seuil de pauvreté”, a-t-elle relevé. “C'est inacceptable dans un pays comme l'Algérie.” Sur la dernière grève du PNC, elle a salué la médiation de Sidi Saïd et a estimé les revendications du personnel gréviste de légitimes. Elle a indiqué dans ce sens que l'état a les moyens de satisfaire leurs doléances. à ses yeux, dans ce conflit qui a bloqué des milliers de passagers, la responsabilité incombe plutôt aux responsables. évoquant la visite effectuée récemment en Algérie par le rapporteur des Nations unies sur le logement, Mme Hanoune a critiqué cette visite qui n'a, selon elle, apporté ”aucun élément nouveau”, estimant que “l'échec de la politique du logement en Algérie s'explique par les pressions exercées sur notre pays par les institutions financières internationales durant les années 1990”. Enfin, elle a demandé au gouvernement d'ouvrir une enquête sur la “friperie” dont curieusement les défenseurs sont trois députés issus de Tébessa et d'El-Oued. “Il y a un conflit d'intérêts personnels au détriment de l'Algérie”, a-t-elle accusé. Le PT n'a pas encore fixé de date ni de lieu pour son université d'été.