Lors d'une conférence de presse, le porte-parole du comité des sages des habitants de la cité du Bois des pins à Hydra, Abdelghani Maheni, a indiqué que Me Kahina Amer, avocate chargée du volet pénal, devra introduire une plainte contre des hauts responsables de la sûreté nationale, le wali d'Alger et le président d'APC d'Hydra. Le conflit oppose les habitants à l'administration autour de la destruction d'un petit bois et la réalisation à sa place d'un parking à étages pour automobiles. Assisté par Me Amer et Me Kamel Zeghbib, chargé du volet administratif concernant l'affaire du quartier Bois des pins, le porte-parole du comité des sages qui a fait l'objet d'une arrestation et subi des violences infligées par les policiers et qui lui ont valu 32 points de suture, a ouvertement accusé le directeur général de la sûreté national, El Hamel, ainsi que le chef de la police judiciaire, Tahar Guettouche, et ses subordonnés de tentative d'assassinat sur sa personne. «Nous allons déposer plainte contre ces responsables de la sûreté nationale mais également contre le wali d'Alger et le président d'APC d'Hydra», a indiqué M. Maheni qui souligne que «le communiqué de la DGSN qui faisait état de l'absence de dépassements de la part des policiers est une aberration car il y a eu des dépassements autrement plus graves en dépit de l'appel au dialogue que nous lancions en direction des forces de police qui s'acharnaient à défendre le projet et tenir des propos obscènes aux femmes et aux enfants.» Il est à rappeler que l'avocate Me Amer a introduit une plainte contre le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales suite aux derniers affrontements. A propos de cette affaire qui a débuté le 19 mai lorsqu'une entreprise s'est déplacée sur les lieux pour la réalisation d'un projet, le conférencier a relevé les aspects délictueux de cette affaire, indiquant que «l'entreprise n'a pas de permis de construire et nous croyons savoir qu'un permis viens d'être délivré par l'APC sur instruction du wali, il y a trois jours de cela». L'avocat conforta cela tout en rappelant que «la loi 90/29 et précisément l'article 53 fait obligation à la wilaya d'obtenir un permis de construire». Comme pour contrecarrer les déclarations de Djilali Boudalia, responsable de la communication à la DGSN, M. Maheni a indiqué que «durant les affrontements du 10 août, il y a eu 120 blessés parmi les policiers, dont 3 sont entrés dans un état comateux tandis que du côté de la population, il y a eu 40 blessés dont des femmes âgées». Pour revenir au volet administratif, il indiqua que «le terrain pour lequel nous nous battons est une propriété privée dans l'indivision et appartient à un locataire encore vivant». «Comment expliquer que les policiers qui occupent les lieux d'une école primaire soient nourris par le budget communal ? Comment expliquer l'acharnement dont font montre les services de police ? Je continue de croire qu'il y a anguille sous roche», a affirmé l'animateur qui lance : «Nous allons passer un Ramadhan sous occupation», faisant référence à l'occupation des lieux et des terrasses par les policiers. «L'acharnement des autorités dans cette affaire cache mal la nature du projet dont le coût est estimé à 1,350 milliards DA», a ajouté un membre de la Ligue des droits de l'homme qui a souscrit à l'appel lancé par le comité des sages et qui exige «la diligence d'une commission d'enquête et qui ne serait pas composée par des policiers». Il est enfin utile de rappeler que c'est aujourd'hui que le tribunal administratif de Bir Mourad Raïs devra rendre son verdict en référé à propos de cette affaire.