La prochaine rentrée scolaire, prévue le 11 septembre, risque d'être très mouvementée. Les syndicats autonomes de l'éducation nationale ont établi un constat déplorable sur la situation du secteur et des travailleurs. Ils menacent de recourir à la grève si le gouvernement ne répond pas favorablement à leurs revendications. «L'Exécutif incapable de répondre favorablement aux aspirations des travailleurs doit partir», a scandé Sadek Dziri, secrétaire général du l'Union nationale des personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), lors d'une conférence de presse, hier à Alger. «La gestion actuelle des problèmes du secteur touche à la crédibilité de l'Etat. Nous demandons l'intervention des hautes autorités de ce pays pour arrêter cette gestion bureaucratique obsolète et ces infractions graves commises quotidiennement», a résumé Nouar Larbi, SG du Conseil national du personnel de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest). Pour eux, la grève reste l'ultime solution pour imposer des changements. «Nous dégageons toute responsabilité de ce que sera la prochaine année scolaire. Les enseignants sont très mécontents des décisions prises et ne croient plus aux promesses du ministre de l'Education qui ne respecte pas ses engagements écrits», a précisé Nouar Larbi qui prévoit des grèves anarchiques et sans l'aval des syndicats. Les deux syndicats exigent la réouverture de plusieurs dossiers restés en suspens depuis la grève d'avril dernier. «Nous avons gelé la grève après avoir signé un procès verbal avec le ministère dans lequel il a promis de répondre à toutes nos revendications. Nous avons le regret de dire que ces dossiers sont restés sans suite», a affirmé M. Larbi. Le dossier brûlant de la gestion des œuvres sociales est à la tête de ces revendications. La directive n° 667 signée par le SG du ministère de l'Education abrogeant l'ancienne directive sans la mise en place d'un autre cadre définissant la gestion de ce dossier a été fortement déplorée par les deux syndicats, qui refusent «la suppression des commissions de wilaya et nationale des œuvres sociales» et dénoncent le fait «qu'il n'y a pas eu de passation de consignes pour situer les responsabilités dans l'ancienne gestion mais surtout recenser tous les biens de ces travailleurs». Selon eux, la commission nationale désignée à cet effet et composée des représentants des ministères et des membres de la centrale syndicale «reste sans aucune crédibilité ni prérogative en raison de l'absence des syndicats autonomes, qui sont les revendicateurs de ce changement». Le comble dans les récentes modifications apportées est que la nouvelle gestion exclut désormais les catégories fragiles comme les orphelins et les retraités des soins médicaux, voyages, aide au logement et autres services fournis par les œuvres sociales. Les syndicats ont également dénoncé «l'émiettement à travers les établissements scolaires de l'argent des œuvres sociales, qui mettra un terme à la solidarité et évacuera tout droit de regard sur la gestion antérieure communément connue et rendue célèbre par les malversations et autres dilapidations en raison de l'absence totale de transparence». Les syndicats affirment que «le ministre a pris les fonds des œuvres sociales et les a jetés dans les écoles sans aucun cadre pour les gérer», explique M. Larbi. «Nous demandons l'organisation de scrutin pour permettre aux enseignants de décider du mode de gestion des œuvres sociales», réclame Sadek Dziri. Les deux syndicats demandent la révision du statut particulier et du régime indemnitaire de la corporation qui est, selon eux, «des plus médiocres». «La commission installée pour faire un travail comparative avec les autres secteurs a remis ses conclusions au ministre de l'Education, lequel les a transmis au président de la République en avril 2011. Nous interpellons le chef de l'Etat pour rendre justice». A ce propos, les syndicats affirment que les conclusions de cette commission ont confirmé les disparités et la discrimination, ce qui nécessite des corrections urgentes.