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L'effondrement du régime de Kadhafi
Libye
Publié dans Le Temps d'Algérie le 22 - 08 - 2011

La situation a très vite évolué, depuis samedi soir et durant la journée de dimanche, en Libye où le conflit entre les rebelles et les forces militaires loyales au guide Kadhafi a pris une autre tournure avec l'arrivée des insurgés aux frontières de la capitale Tripoli. Les discours contradictoires entre le guide et son fils Seif El Islam en disaient long sur l'avancée spectaculaire de la rébellion qui cernait Tripoli de partout, et même du côté de la mer.
Dans une allocution sonore, Kadhafi avait en effet critiqué les rebelles qu'il a traités de tous les noms et appelé les populations à défendre la ville.
Par contre, plus conséquent, son fils a tenté un dernier appel à l'opposition armée pour un dialogue. C'était peine perdue car la rébellion, sur sa lancée, est arrivée au milieu de la journée de dimanche à pénétrer certains quartiers périphériques de Tripoli avant d'atteindre dans la nuit la place Verte, place symbolique où les kadhafistes avaient l'habitude de se réunir. Ils l'ont rebaptisée «place des Martyrs».
Les affrontements se sont aussi poursuivis hier dans plusieurs quartiers du centre-ville, selon des témoins qui ont signalé la présence de tireurs pro-Kadhafi embusqués sur des toits d'immeubles. Préparé depuis des mois, le soulèvement de la capitale a été coordonné par des cellules de l'opposition sur place.
Selon une source diplomatique à l'étranger, les cellules rebelles de Tripoli n'ont fait que suivre les plans établis il y a des mois et répondu au signal. A Benghazi, fief de l'insurrection dans l'Est, plusieurs dizaines de milliers de personnes en délire se sont rassemblées dans le centre-ville et ont piétiné des portraits de Kadhafi.
L'un des principaux responsables du CNT, Mahmoud Jibril, a demandé aux combattants rebelles de s'abstenir de toute vengeance. Il les a mis en garde contre des «poches» de résistance pro-Kadhafi dans la capitale. «Le combat n'est pas terminé», a-t-il ajouté. Selon Rome, le régime du colonel Kadhafi ne contrôle pas plus de 10 à 15% de Tripoli. Des milliers d'habitants en liesse sont descendus dans les rues de la ville.
La télévision d'Etat libyenne n'émet plus
La télévision étatique libyenne semble tombée entre les mains des rebelles, selon des médias citant un porte-parole de la rébellion et qu'elle n'émet plus et que son siège est désormais aux mains des insurgés. C'est là aussi un autre indice de la tombée éminente du régime de Kadhafi qui est lui introuvable. Mais selon des sources, il serait toujours dans sa résidence de Bab Al Aziziya à Tripoli.
De violents combats ont fait rage lundi autour de cette forteresse de plusieurs hectares qui a été la cible de plusieurs raids de l'Otan depuis le début de ses opérations en Libye, en mars. Quasiment tous les bâtiments ont été rasés par les bombardements occidentaux. Mais le guide libyen disposerait de plusieurs bunkers dans sa résidence, a ajouté la source diplomatique.
Deux fils de Kadhafi arrêtés
Le fils aîné du guide, Mohammed Kadhafi, a confirmé dans une interview à la chaîne de télévision son arrestation et son placement en résidence surveillée à Tripoli. Fils aîné du leader libyen, il dirigeait la poste et les télécom libyennes. Annoncée par le Conseil national de transition (CNT), organe politique des insurgés, la capture de Seïf Al Islam, le plus jeune fils du colonel libyen, a été confirmée par le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno Ocampo.
La CPI discute avec les rebelles du transfèrement de Seif Al Islam, recherché pour crimes contre l'humanité. Deuxième fils du colonel Kadhafi et porte-parole officieux du régime, Seïf Al Islam était souvent présenté comme le futur successeur de son père.
L'action de l'Otan
Les Etats-Unis ont intensifié ces derniers jours leur activité aérienne autour de Tripoli, en utilisant notamment des drones armés, ce qui a pu contribuer à faire pencher la balance en faveur des rebelles libyens, rapporte le New York Times.
Citant des responsables non-identifiés, le quotidien écrit que l'aviation américaine a établi ces derniers jours une surveillance permanente au-dessus et autour des zones toujours contrôlées par les forces loyales à Kadhafi. Les forces américaines ont notamment eu recours à des drones Predator pour détecter, suivre et à l'occasion frapper les troupes du colonel, selon la même source.
Dans le même temps, la Grande-Bretagne, la France et d'autres pays ont déployé au sol des forces spéciales pour participer à l'entraînement et à l'armement des rebelles, ajoute le quotidien.
Jusqu'à samedi, les avions de l'alliance occidentale ont mené au total 7459 missions en Libye, attaquant des milliers de cibles, du lance-roquettes aux quartiers-généraux des forces libyennes, indique le journal.
Ces raids ont non seulement détruit les infrastructures militaires du régime mais ont également fortement réduit la capacité des officiers loyalistes à diriger leurs troupes.
Des unités loyalistes se sont ainsi retrouvées dans l'incapacité de se déplacer, de se ravitailler, ou de mener des opérations, selon le quotidien américain. En privé, de nombreux responsables de l'Otan soulignent toutefois que la neutralisation totale de l'armée libyenne pourrait nécessiter encore plusieurs jours ou semaines.
Discussions entre le CPI et les rebelles sur Seif Al Islam
La Cour pénale internationale (CPI) discute avec les rebelles libyens du transfèrement de Seif Al Islam, fils du colonel Kadhafi recherché pour crimes contre l'humanité, a indiqué le porte-parole du CPI, Fadi El Abdallah. «La cour dans son ensemble est impliquée», a déclaré M. Abdallah.
Interrogé sur la confirmation que la CPI et les rebelles menaient des discussions sur le transfèrement de Seif Al Islam, le porte-parole a répondu par l'affirmative. «Nous espérons qu'il pourra être très bientôt à La Haye» pour y être jugé, avait déclaré le procureur de la CPI.
Considéré par le procureur de la CPI comme le «Premier ministre libyen de facto», Seif Al Islam est accusé d'avoir joué un rôle clé dans la mise en œuvre d'un plan conçu par son père visant à réprimer par tous les moyens le soulèvement populaire de février. Il aurait notamment organisé le recrutement de mercenaires.
La Ligue arabe «totalement solidaire» des rebelles
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al Arabi, s'est déclaré lundi «totalement solidaire» avec le gouvernement rebelle en Libye, au moment où des combats entre insurgés et soldats fidèles à Kadhafi faisaient encore rage dans plusieurs quartiers de Tripoli.
M. Arabi a indiqué dans un communiqué sa «totale solidarité avec les efforts en cours menés par le Conseil national de transition (CNT) et lui souhaite de réussir à mener à bien une nouvelle ère et à préserver l'intégrité régionale de la Libye ainsi que sa souveraineté et son indépendance.»
Par ailleurs, et sur le plan international, les pays saluent l'avancée des rebelles. Ainsi, le président américain, Barack Obama, a indiqué que la façon la plus sûre de mettre un terme au bain de sang est simple. Kadhafi et son régime doivent reconnaître que leur règne est terminé. Kadhafi doit regarder la réalité en face, il ne contrôle plus la Libye.
Il doit abandonner le pouvoir une fois pour toutes. Le chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy, a pour sa part souligné : «Alors que l'issue ne fait désormais plus de doute, il exhorte Kadhafi à éviter à son peuple de nouvelles souffrances inutiles en renonçant sans délai à ce qui lui reste de pouvoir».
Même son de cloche chez les Britanniques et leur secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Alastair Burt, estime que la première des priorités doit être de s'assurer que l'ordre est maintenu, qu'il y a de la nourriture, de l'eau, de l'électricité, toutes les choses dont les gens ont besoin pour leur existence quotidienne. L'expérience d'autres villes montre que quand le Conseil national de transition a pris le contrôle des mains du régime de Kadhafi, les choses se sont très bien passées, sans aucun accroc. Pour sa part, la Chine dit respecter le choix du peuple libyen et espère un retour rapide de la stabilité dans le pays. Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Fratini, souligne que «le seul chemin que Kadhafi doit prendre est celui de la reddition. Le régime devrait nommer deux figures faisant autorité, qui ne sont pas salies par des crimes», pour procéder à la transition.
De son côté, l'Afrique du Sud n'a pas envoyé d'avions en Libye pour permettre à Kadhafi de quitter le pays, a réaffirmé hier la ministre des Affaires étrangères, Maite Nkoana-Mashabane, en appelant la rébellion à ouvrir «un dialogue politique interlibyen». La Russie attend, pour sa part, un transfert «imminent» du pouvoir aux rebelles en Libye après la prise de la capitale, Tripoli, a déclaré lundi le ministère russe des Affaires étrangères.
«Un tournant dramatique dans le conflit libyen témoigne de toute évidence d'un transfert imminent du pouvoir dans ce pays aux rebelles», selon un communiqué. Enfin, l'Union européenne a estimé que c'est la fin du régime de Kadhafi. La «fin du régime de Kadhafi» se rapproche, a estimé la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.
Le chef du CNT s'inquiète d'actes de vengeance et parle de démission
Le chef du CNT, l'organe politique de la rébellion en Libye, Moustapha Abdeljalil, a évoqué hier sa possible démission pour protester contre les actes de vengeance perpétrés, selon lui, par certains combattants rebelles sur le terrain. «Je salue l'action des chefs des révolutionnaires, j'ai confiance en leur parole, mais certains actes de quelques-uns de leurs hommes m'inquiètent», a déclaré Abdeljalil, évoquant «des actes de vengeance».
«Ce pourrait être la raison ou la cause de ma démission», a-t-il mis en garde au cours d'une conférence de presse à Benghazi.
«Les révolutionnaires ont mené la révolution contre le régime d'abord par des manifestations pacifiques. Ils ont pris la responsabilité de se battre militairement et d'assurer la sécurité dans nos villes», a-t-il expliqué. «Ma crainte concerne aujourd'hui certaines actions hors-la-loi, perpétrées en dehors du cadre et des ordres des leaders des révolutionnaires, en particulier les actes de vengeance.» «Je m'oppose fermement à toute exécution extra-judiciaire», a-t-il martelé.


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