L'Algérie a, dès le début de la crise libyenne, observé une «stricte neutralité en refusant d'interférer, de quelque manière que ce soit, dans les affaires intérieures» de ce pays voisin, a souligné, hier, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani. L'Algérie a également réaffirmé «son respect de la décision de chaque peuple découlant de sa souveraineté nationale», a-t-il ajouté. Dans le cadre de son interaction avec l'ONU et les organisations régionales sur la crise libyenne, dont «elle suit les derniers développements avec une extrême attention», et s'agissant des obligations découlant du respect de la légalité internationale, l'Algérie s'est «conformée scrupuleusement aux résolutions des Nations unies et elle en a tenu informés les membres du Conseil de sécurité», a-t-il précisé. M. Belani a indiqué que dans une correspondance adressée mercredi au secrétaire général des Nations unies et au président du Conseil de sécurité, l'Algérie a porté à la connaissance de tous les éléments d'information en rapport avec la situation en Libye. «Dès le début de la crise, l'Algérie a déclaré, de la manière la plus officielle, qu'il s'agit d'une affaire interne à la Libye, qui concerne au premier chef le peuple libyen tout en soulignant ses implications régionales en termes de stabilité et de sécurité», a-t-il rappelé. Les autorités algériennes ont relevé des «accusations répétées et inadmissibles mettant en cause le respect par l'Algérie des obligations découlant des résolutions relatives à la Libye», a-t-il souligné. «L'Algérie s'est conformée scrupuleusement et a appliqué, activement et de bonne foi, les résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité imposant des sanctions à la Libye», a-t-il ajouté. Le porte-parole a en outre indiqué que le gouvernement algérien a «autorisé l'approvisionnement de l'ensemble du marché libyen en produits alimentaires et pharmaceutiques à travers des contrats commerciaux entre opérateurs algériens et libyens», et que «le système des Nations unies a été invité à déléguer un représentant pour assister à ces opérations». Le gouvernement algérien a, aussi, «apporté une aide humanitaire au peuple libyen, notamment au niveau de la frontière, et fourni l'assistance nécessaire pour l'évacuation des ressortissants étrangers qui le souhaitent», a-t-il encore rappelé. Le gouvernement algérien a, a-t-il ajouté, «accepté la visite en Algérie de la délégation d'experts du Comité des sanctions aux différentes dates proposées par les Nations unies». Les Nations unies, notamment le secrétaire général, le Conseil de sécurité et le Comité des sanctions, sont les dépositaires des résolutions 1970 et 1973, et «il leur revient de constater le respect ou le non-respect par les Etats membres de ces textes et de mettre fin en cas de besoin aux allégations et accusations qui mettent en cause des Etats membres et donc l'autorité de l'Organisation des Nations unies elle-même», a réaffirmé le porte-parole du ministère.