La situation générale de la Tunisie est incompréhensible pour la moitié des Tunisiens qui se montrent insatisfaits de la situation économique et politique, à moins de deux mois de l'élection du 23 octobre, selon un sondage de l'agence TAP et l'institut ISTIS. Interrogés sur leur évaluation de la situation du pays, 50,9% des Tunisiens la jugent incompréhensible (contre 52,6% au mois d'avril), 27,2% la considèrent normale après une révolution, 13,7% ne ressentent aucun changement et 11% la qualifient de douteuse. Ce sondage a été réalisé conjointement par l'Institut de sondage et de traitement de l'information statistique (ISTIS) et l'agence de presse officielle TAP. Il fait apparaître un pessimisme général, 57% des sondés se déclarant insatisfaits de la situation sécuritaire, et 61% mécontents de la situation économique (en hausse de 5 points par rapport à avril dernier). Le taux de satisfaction à l'égard du gouvernement provisoire chute de 10 points (21% contre 31% en avril). A moins de deux mois de la première élection post-Ben Ali, la perception générale des partis politiques est globalement mauvaise. Seuls 7% des personnes interrogées se déclarent satisfaites des performances des partis politiques, et 56,9% des sondés déclarent n'apprécier aucun parti politique. Quelque 105 formations ont été légalisées depuis la chute du régime Ben Ali le 14 janvier, et le paysage politique tunisien est encore difficilement lisible. En termes de notoriété, les islamistes d'Ennahda arrivent en tête (plus de 72% des Tunisiens déclarent spontanément connaître ce parti, au moins de nom), suivi des communistes du PCOT (24,5%), des centristes du PDP (22,3%) et du FDLT (gauche, 20,5%). Mais les deux tiers des sondés considèrent que les partis politiques ne les représentent pas et ne reflètent pas leurs avis. Le sondage TAP-ISTIS a été réalisé au cours de la période du 15 au 28 août auprès d'un échantillon représentatif de 2717 personnes selon la méthode des quotas.