Longuement noyée dans un silence inexplicable, l'Association de protection et orientation du consommateur (Apoc) de Tizi Ouzou vient de sortir de son mutisme, en réaction aux dernières augmentations des tarifs de transports par bus. Dans un appel rendu public mardi soir, l'Apoc exhorte «l'ensemble des citoyens de la wilaya de Tizi Ouzou à observer le 12 septembre 2011 une journée de boycott à l'égard de tous les transporteurs, ayant illégalement augmenté les tarifs». Il convient de rappeler que les transporteurs de voyageurs par bus inter-wilayas, ainsi que ceux desservant les daïras ont augmenté, à l'issu d'un mouvement de débrayage qui a duré 47 jours, leurs tarifs de 50%. Une décision qui n'a pas été du goût des usagers qui ont compris cela telle une sorte de «vengeance». Un représentant des transporteurs a déclaré sur les ondes de la Radio nationale que «durant toute la période de la grève, la population n'a jamais affiché son soutien à notre égard». Une déclaration qui en dit gros ! Par ailleurs, les pouvoirs publics, qui, au lieu de mettre fin à ce genre de pratiques «inexplicables» et protéger le citoyen, se sont contentés, rappelle-t-on, de rendre public un communiqué où il est mentionné que «les augmentations sont illégales». Une réaction qui a, semble-t-il, ouvert la voie à l'anarchie pour d'autres augmentations. Des dessertes au nord de la wilaya, comme Boudjima, Makouda, Ifflissen et Tigzirt ont connu des augmentations de 10 DA, tandis qu'au sud à Aït Yahia Moussa, plusieurs transporteurs ont procédé cette semaine à des augmentations des tarifs vers les villages. Chose qui a soulevé indignation et mouvement de protestations. L'action du boycott de lundi prochain se veut un rejet de la population pour ce «diktat» des transporteurs et un refus clair de se soumettre à plus de charges, au moment où les ménages n'arrivent pas à faire face à la cherté de la vie. «Bus sans voyageurs = Baisser les tarifs», tel est le slogan choisi par l'Apoc, pour marquer l'action synonyme selon elle, «d'un geste de civisme».