«La rentrée scolaire 2011/2012 intervient dans un contexte marqué particulièrement par la déception, voire la frustration des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (PEST) et des fonctionnaires de l'éducation nationale en général», précise le syndicat dans un communiqué rendu public. «Une frustration née des désengagements et autres renoncements dont a fait montre le ministère de l'Education nationale par rapport notamment au contenu des procès verbaux du 25 décembre 2008 et du 21 avril 2011», a indiqué un communiqué du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest). Une copie du communiqué parvenue à notre rédaction et signée par le coordinateur du syndicat, Nouar Larbi, révèle que «contrairement aux déclarations publiques du ministre de l'Education nationale, faisant état des travaux toujours en cours de la commission mixte, ministère-Cnapest/Unpef, relative au dossier du régime indemnitaire, celle-ci a bel et bien finalisé et remis ses conclusions à M. le ministre de l'Education nationale, et ce, avant la fin du mois d'avril 2011». La correspondance expliquera par ailleurs que «lesdites conclusions ont confirmé les disparités flagrantes entre le régime indemnitaire de l'éducation et celui des autres secteurs de la Fonction publique. A titre d'exemple, la différence relevée entre un fonctionnaire de l'éducation et celui de la justice (greffier), tous les deux soumis à la même loi 06/03 et classés à la catégorie 13, échelon 06, est de 9546,45 DA et entre un fonctionnaire de l'éducation et celui du Trésor classé à la catégorie 12, tous les deux stagiaires, est de l'ordre de 8387,06 DA». «Une telle ségrégation est perçue par les PEST et l'ensemble des travailleurs de l'éducation comme une sanction à leur encontre pour avoir été les premiers à revendiquer un salaire digne. Quant à la revendication de la mise à jour des primes de zone et d'excellence, elle demeure à ce jour lettre morte», relèvera le Cnapest. Les travailleurs de l'éducation font face à une multidiscrimination Sur un autre registre, la commission mixte ministère-Cnapest, relative à l'étude comparative entre le statut particulier de l'éducation et celui des autres secteurs de la Fonction publique, a conclu à l'existence de discriminations touchant au moins quatre aspects, à savoir : les mesures transitoires d'intégration, la création de grades, les postes supérieurs et les promotions, faisant fi des articles 08 et 80 de la loi 08/04, portant orientation de l'éducation nationale, sans omettre les cas des professeurs ingénieurs et ceux des lycées techniques qui devaient être définitivement réglés avant la fin du mois de juillet 2011». Quant au dossier des œuvres sociales, le Cnapest indiquera que «le ministère de l'Education, après avoir tergiversé pendant longtemps avant d'abroger l'arrêté 94/158, a surpris les travailleurs de l'éducation en optant pour une forme de gestion qui, en plus du fait qu'elle n'a émané d'aucun partenaire social, conduit à l'émiettement de l'argent des œuvres sociales et à la renonciation au principe de solidarité qui constitue la finalité et l'essence même de l'existence des œuvres sociales». C'est ainsi que le syndicat de Nouar Larbi condamnera la démarche des responsables du ministère de l'Education nationale qui réside dans le fait «de recourir aux signatures d'engagements écrits sur P.V., sans se soucier de leur concrétisation»… Ce qui «compromet, à l'avenir, tout espoir d'un dialogue fructueux, sérieux et responsable et ôte toute crédibilité aux réunions de travail ainsi qu'à la signature de procès verbaux qui s'avère n'être que lettres mortes et ternit tout partenariat social avec notre syndicat». Face à une telle situation, «et au regard du mécontentement et de la colère des PEST», le bureau national du Cnapest, réuni ce week-end à Alger, prend à témoin l'opinion publique, en réitérant son appel au ministère pour le rétablissement des PEST dans leurs droits légitimes et à la satisfaction urgente de leurs revendications maintes fois exprimées, tout en portant «l'entière responsabilité aux pouvoirs publics quant aux conséquences qui découleraient de la légèreté dans la prise en charge de leurs doléances». Enfin, le bureau national du Cnapest précise dans son communiqué qu'il «tient à rappeler son attachement au principe de la coordination avec les syndicats et informe les PEST de la tenue d'un conseil national au courant de la dernière semaine du mois en cours.